Des hommes au féminin
Le 22/03/2010
Voilà enfin une réalisatrice qui donne la parole à ces travestis hétérosexuels et occasionnels, sans passer par l’insupportable caricature. Ces hommes, ces "folles" dirait Jean Poiret, expriment seulement leur féminité par quelques accessoires qui nous caractérisent, voire qui nous sont exclusivement réservés.
Et, d’ailleurs, pourquoi cela ?
Au nom de la parité, ne devrions-nous pas trouver logique que les hommes choisissent de porter des chaussures à talons et de galérer avec l’eye liner comme nous décidons, nous, de porter le pantalon et le veston cintré ? Si les femmes se battent encore aujourd’hui -et légitimement- pour la parité, cela fait un bail qu’elles osent endosser certains codes masculins tels que la cravate ou la coupe de cheveux "à la garçonne". Si comparaison nous devrions faire à ce niveau (bas) là, il semblerait que l’homme ne soit pas si bien loti, du moins si lui aussi décide de sortir du "cadre" établi. N’en déplaise à certaines féministes fondamentalistes, l’homme a aussi quelques interdits. Ne devient pas femme qui veut ! C’est que l’homme n’a pas pu (et n’a pas eu à) mener nos combats. Aujourd’hui, il semblerait que les hommes ont également besoin de défendre leur droits et leur identité.
Avec Crossdresser, Chantal Poupaud fait un pas dans l’univers du travestissement, simple et sincère. Ce film documentaire suit quatre hommes, tous hétérosexuels et travestis occasionnels : un "phénomène" que l’on connaît peu ou pas du tout. Certains sont en couple, d’autres célibataires, avec ou sans enfants, la conjointe et la famille sont d’ailleurs -parfois- dans la confidence.
Ici, la réalisatrice a choisi de ne pas faire de fiction gratuite, et de laisser s’exprimer ces hommes à mi-temps.
« Je dînais avec une amie dans un restaurant quand j’ai vu arriver une première femme, que j’ai identifiée comme travestie, puis deux, puis trois… Je me suis vite rendu compte qu’elles avaient organisé un dîner entre elles. J’ai commencé à discuter avec elles, et elles m’ont dit qu’elles se réunissaient tous les mois pour un dîner entre copines. Elles étaient fascinantes, très sympathiques et m’ont invitée à leur dîner suivant. Au fil des rencontres, je me suis dit qu’il y a avait là un sujet fort et que j’avais envie de comprendre leur parcours au travers d’un documentaire. Je leur en ai parlé et elles étaient d’accord, mais il a ensuite fallu les convaincre individuellement pour qu’elles acceptent d’être filmées. »
Ainsi, quatre hommes se sont prêtés au jeu de se "transformer" devant la caméra, et d’exprimer simplement (et tendrement) leurs histoires, leurs questionnements et leurs envies.
Crossdresser, de Chantal Poupaud // Sortie en salle le 24 mars 2010.
Commentaires (1)
GUYOT Isabelle dit :Si j’ai bien compris, les re9compenses seornt verse9es e0 la classe entie8re pour des projets pe9dagogiques et collectifs.Je ne suis pas certaine que cette carotte inte9resse vraiment nos lapins sur le long terme.Dans la meame veine, pourquoi ne pas re9mune9rer nos de9pute9s au regard de la leur assiduite9 ? Suivons jusqu’au bout le mode8le des jetons de pre9sence des conseils d’administration de nos che8res Socie9te9s Anonymes.