Sadisme et luxure

Le 15/12/2009


Le Musée de l’érotisme expose Antoine Bernhart. Ses étranges peintures nous font découvrir un monde terrifiant où sexe et enfer cohabitent, où fantasmes et cauchemar se chevauchent, s’entrechoquent et créent un drôle d’univers. Lui-même ne saurait choisir entre rêve sombre ou exaltant cauchemar.

Le titre de l’exposition L’enfer des enfers n’est pas forcément encourageant, mais les nombreuses œuvres ne peuvent laisser insensibles ! Que ce soit dans une obsédante forêt ou dans une pièce au papier peint fleuri, les personnages, poupons replets aux yeux rouges, s’adonnent aux plaisirs les plus refoulés.

Tout petit, j’avais une peur panique du Loup. Puis je me suis rendu compte qu’en devenant l’ami du Loup, de l’Ogre, du Diable, de tous les "méchants", ma peur disparaissait. Mes parents ne m’ont jamais interdit d’aller dans la forêt, et ils n’ont pas tenté de m’y abandonner pour autant ! Ils disaient : "N’allez pas trop loin, restez en groupe", ce genre de choses. Il m’est arrivé d’avoir peur la nuit en forêt mais la terreur éprouvée était tellement enivrante qu’elle devenait jouissance et me permettait de me fondre dans la nature. Cet abandon, cette fusion avec les éléments n’étaient rendus possible que par ce sentiment de peur sans limite.

A lire également, un article sur le blog d’Agnès Giard.

L’Enfer des enfers, Antoine Bernhart, Musée de l’érotisme de Paris, 72 Boulevard de Clichy 75018 Paris // Jusqu’en mai 2010.