Pureté volée

Alan Ball

Le 13/07/2009

À quoi ressemble la vie d’une adolescente de 13 ans d’origine libanaise au Texas ? En pleine métamorphose, Jasira prend conscience qu’elle attire le regard des hommes. Son visage et sa taille s’affinent, sa poitrine apparaît et elle a ses règles. Elle quitte l’enfance pour l’adolescence, et elle questionne seule sa sexualité, grâce notamment, aux Playboy que son voisin séduit abandonne à dessein sur sa table basse.

Élevée par son père, elle ne peut aborder un sujet encore tabou pour lui. Sa mère est l’exemple parfait de la femme américanisée dont le désir de liberté n’a aucune limite, et qui abandonne l’éducation de sa fille pour s’occuper exclusivement de son épanouissement personnel. Pureté volée traite avec insolence et humour noir des aspects les plus sulfureux de cette adolescente en recherche d’une éducation sexuelle. Ou tout simplement d’un partenaire.

Sous couvert d’un film d’initiation, Alan Ball livre une critique politique et sociale acerbe. Il étudie le discours américain sur les sujets délicats de la sexualité féminine et du racisme . Dans l’État le plus rigoriste et sclérosé des États-unis, le constat n’est pas brillant sur les rapports entre hommes et femmes et sur la manière dont ces dernières sont encore circonscrites aux rôles bien cadrés d’épouses et de mères. Mais Pureté volée s’inscrit justement dans un discours progressiste...

[gris]Pureté volée d’Alan Ball
Sur les écrans en novembre 2009 aux Etats-Unis[/gris]