Prostitution contre zoophilie ?

Le 28/11/2011

L’Assemblée Nationale se penche actuellement sur la question de la prostitution. Un texte sera soumis au vote le 6 décembre prochain. Les abolitionnistes s’enflamment contre le commerce du sexe, d’autres s’embrasent : notre corps est à nous, soyons libres d’en faire ce que bon nous semblera.
Pendant que le combat s’anime, le Journal of Sexual Medecine a publié ces jours derniers une étude menée au Brésil, sur les pratiques zoophiles des hommes. La publication de ce texte poursuivait un objectif strictement médical (il y aurait plus de cancers du pénis chez ceux qui ont eu des rapports avec des animaux, à cause d’échanges de bactéries « contre nature »). Les chiffres méritent qu’on s’y attarde : 35% des hommes entre 18 et 80 ans ayant répondu à l’enquête, issus de régions rurales, ont eu des pratiques zoophiles au rythme moyen d’une fois par semaine, dès l’âge de 14 ans. Les pratiques cessent ou diminuent lorsque adultes, il trouvent d’autres adultes consentants.
Comme quoi nos pulsions sont si fortes, que s’il n’y a pas d’humains en vue, on se débrouille, mais on ne capitule pas.
C’est peut-être la raison pour laquelle des pays comme la Russie, l’Espagne, la Suisse, les États-Unis, annoncent régulièrement l’ouverture de bordels pour femmes, et que les Russes trouvent ce business florissant. Le gigolo, accessible dans la plupart des pays émergents où les femmes ont des salaires qui permettent leur autonomie absolue, semble être aussi nécessaire pour les femmes, que la prostituée chez les hommes. Si l’homme à louer est peu accessible aux Françaises, il existe au moins pour les homosexuels.
Si les arguments avancés pour la liberté du commerce du corps en venaient à être insuffisants face à l’obscurantisme actuel, il faudra se souvenir que tout ce qui est interdit gagne en saveur : la prohibition de l’alcool en a été un bon exemple. Enfants, nous avons tous aimé les baisers à la dérobée qui défiaient l’autorité parentale.
On aura, si le pire arrive, la nostalgie des délices de l’interdit et le goût intact de la transgression. Une option plus simple que celle de la zoophilie, car un potentiel cancer du pénis ne se soigne que par l’ablation partielle ou totale du membre. Une punition généralisée aux femmes comme aux hommes, en somme...

Commentaires (3)

  • Sophie

    La façon dont vous traiter cette nouvelle est vraiment inquiétante... Vous mélangez dans le même texte sans apporter les nuances nécessaires, les comportements sexuels impliquant un consentement, ceux sans consentement et ceux plus controversés à propos du consentement.

    Vous dépeignez l’être humain en sous entandant qu’il est incapable de contrôler ses pulsions et n’ayant d’autre choix que de se retourner vers d’autres être vivant, avec ou sans leur consentement (un animal ne peut donner son consentement) pour "assouvir" ses pulsions sexuelles.

    L’être humain a effectivement des besoins et des envies sexuelles et c’est tout à fait normal et sain. Mais qu’il exploite d’autres être vivant (animaux) ou d’autres humains (enfants) pour "combler" leurs besoins, c’est inadmissible. Une personne n’étant pas en mesure de trouver unE partenaire CONSENTANT pour avoir un échange sexuel et érotique peut tout à fait s’adonner à la masturbation !

    Je trouve réellement questionnant que vous présentiez la légalisation de la prostitution, qui questionne la notion de consentement dans un rapport économique, en parallèle avec les comportements zoophiles... Vous faites un lien qui n’existe pas réellement et vous mélangez deux choses bien distinctes !

    Ces deux nouvelles auraient méritées d’être présentées séparément, car elles n’ont pas vraiment de lien... du moins, pas le lien que vous avez tenté de faire...

  • La rédaction

    C’est un sujet qui prête à controverse et qui a au moins le mérite d’ouvrir le débat sans hypocrisie et avec, je l’espère, une petite dose d’humour.
    Nous avons fait un lien très volontaire pour expliquer qu’à chaque fois qu’il y a une forme ou une autre de répression, certains inventent des contournements dont les conséquences sont pires.
    Notre raisonnement ici est de dire que si on empêche la prostitution, il y a des dommages pour le client comme pour la prostituée, et que certains de ces dommages ont des conséquences extrêmes. Nous aurions pu parler aussi de l’interdiction de la pornographie. Des études américaines avancent que les états où le X est interdits seraient ceux où il y a le plus d’abus sexuels.

  • Clem

    Le consentement des animaux est une question super intéressante... on peut impunément les enfermé, les faire travailler, les manger, les envoyer à la guerre... mais pas les baiser.

    Je ne sais pas quel serait le choix d’un mouton entre l’abattoir et tonton jeannot en rut...
    Et si c’est à 14 ans qu’on est le plus zoophile, peut être faudrait des bordel pour ado ! je suis quasi sur que la délinquance chuterait !

    effectivement j’ai eu un peu de mal à suivre le propos... ducoup ça oblige à réflechir