Préavis de grève...du sexe
Le 03/12/2010
Après l’Espagne, c’est en Ouganda que l’on trouve une nouvelle manifestation du mélange des genres entre sexe et politique.
Stanley Kalembaye, membre du parti d’opposition propose à ses partisans d’entreprendre une grève du sexe pour encourager les femmes à voter pour eux. Ces dernières voteraient encore massivement pour le président en place Yoweri Museveni.
Les hommes sont ainsi encouragés à ne plus honorer leur devoir conjugal jusqu’en février, date des élections. Qui cédera en premier à ce chantage "bulletin de vote contre sexe" ?
Ce moyen de pression n’est pas nouveau sur le continent africain mais il est généralement utilisé par les femmes. Ce fut le cas en 2009 au Kenya, où même la femme du premier ministre avait annoncé qu’elle suivrait le mot d’ordre. A l’époque, une semaine d’abstinence avait été organisée pour encourager les politiques de tous bords à entamer les réformes nécessaires pour notamment lutter contre la famine.
Quelques années plus tôt, en 2002, ce sont toujours des femmes qui entamaient une grève du sexe au Soudan pour réclamer la fin de la guerre civile qui durait depuis presque 20 ans.
Le slogan "Faites l’amour pas la guerre" prenait ici tout son sens.
Si le boycott des lits par les femmes n’est pas le plus facile à mener, les hommes pouvant user de la contrainte ou avoir recours à la prostitution, qu’en sera-t-il dans l’autre sens ? Les femmes ougandaises vont-elles tenir bon ou bien trouver des amants dans le camp de la majorité ?
[gris]Nathalie Olivier[/gris]
Commentaires (1)
Paradoxalement, l’Ouganda a une conception assez moderne de la sexualité, dans ce cas ci du moins.
Pas sûre qu’en France ou en Occident, nos chers et tendres puissent imaginer que la grève du sexe puisse nous toucher et nous faire changer d’avis.