Les nus de Cranach
Le 24/02/2011
"Nymphe d’une source sacrée, je repose. Ne trouble pas mon sommeil" dit l’inscription latine en haut à gauche. Mais le voile transparent - qui ne dévoile que mieux la nudité du corps allongé - invite le spectateur à s’approcher un peu plus pour contempler la très charnelle Nymphe à la source de Cranach.
Le Musée du Luxembourg consacre en ce moment une exposition à l’œuvre de ce maître de la Renaissance allemande, œuvre au croisement de la peinture italienne et flamande. Fasciné par le nu, Cranach invente une beauté féminine "dont le canon se distingue très nettement des proportions idéales prisées à la Renaissance" : des Vénus (ci-dessous), Diane ou Eve souvent ambigües, mais toujours convaincantes de simplicité.
Le spectateur-voyeur remarque les deux perdrix, symboles de libertinage, et décide d’ignorer l’avertissement. En se penchant sur la nymphe il comprend qu’elle ne dort pas : ses yeux sont entrouverts, elle est prête à bondir pour saisir l’arc à flèche qui pend à l’arbre.
Cranach et son temps, du 9 février au 23 mai 2011,
au Musée du Luxembourg, 19 rue de Vaugirard 75006