L’éducation sexuelle en question
Le 02/02/2010
Pour lutter contre les nombreuses grossesses accidentelles chez les adolescentes, Roselyne Bachelot à annoncer son intention de "mettre le paquet sur l’information en milieu scolaire" en matière d’éducation sexuelle.
En voilà une très bonne idée, mais quel sera le contenu de cette information, uniquement accès sur la prévention ?
La ministre de la santé se dit "frappée d’apprendre que deux tiers des filles de 3e pensent encore qu’on ne peut pas tomber enceinte lors du premier rapport sexuel". Pas de quoi s’étonner, aborder la sexualité en regardant des batraciens s’accoupler n’a jamais aidé grand monde. Et pourtant nombreux sont les collèges où l’éducation sexuelle se résume à cet exemple ou bien au parfois effrayant film sur un accouchement.
Les profs sont souvent mal à l’aise avec le sujet, l’idéal serait de systématiser l’intervention de professionnels extérieurs à l’école, comme les personnels du planning familial.
L’approche du sujet devrait également cesser de n’être que préventive.
Parler du sexe, avec pour seuls mots : grossesse, IVG, pilule, SIDA...sans citer le plaisir, c’est là aussi que réside le problème.
Comme si le tabou n’était pas de faire la chose mais d’en tirer un certain plaisir.
Point G, préliminaires, lubrification, écoute du désir, amour, fantasmes...ces mots ont également leur place dans les cours d’éducation sexuelle.
A l’heure où une polémique sur un film d’animation destiné aux élèves de CM1 et CM2 et traitant de l’homosexualité, enfle, la question de l’éducation sexuelle des enfants et des adolescents mérite bien une réflexion d’envergure.
Le film, Le baiser de lune évoque une histoire d’amour entre deux poissons du même sexe.
L’intention du réalisateur Sébastien Watel est de dépasser les lieux communs sur le sujet : « Il est bien d’expliquer que l’homosexualité ne se résume pas à la sexualité. Qu’il ne s’agit ni d’un problème, ni d’une maladie. C’est une différence. Mais c’est aussi une histoire d’amour ».
Et pourtant malgré les nombreux soutiens et financements de collectivités locales, l’Inspection académique d’Ille et Vilaine réserve pour l’instant sa décision d’autoriser la diffusion de ce film dans les écoles.
En attendant, des associations et partis dont celui de Christine Boutin n’imaginent pas une seule seconde que l’homosexualité puisse être abordée à l’école et réclament l’interdiction de ce film pour le jeune public.
La ministre de la santé va en effet devoir "mettre le paquet" pour dépoussiérer l’éducation sexuelle à l’école.
Nathalie Olivier
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Commentaires (4)
Pendant ce temps là, l’éducation anglaise, réputée si stricte, distribue des tracts dans les écoles pour encourager au plaisir.... Dire que nous sommes sensés être au pays de la gaudriole !
Il y a bien longtemps que la France s’est vautrée dans le puritanisme de gauche, avec son révisionnisme anti-porno féminin. La France est le pays de Sade, de Bataille de l’éros nocturne, de l’érotisme sanieux, incapable de montrer de la sexualité joyeuse. le positive sex, si prisé aux USA et en Angleterre n’a aucun succès en France.
Christine Boutin s’oppose à l’idée de l’homosexualité abordée à l’école, mais elle se rend compte au moins que ça va rien changer à l’orientation sexuelle des jeunes ? Sérieusement, on croit rêver en lisant des trucs pareils. Oui, bien sûr qu’on devrait parler du plaisir qu’on peut éprouver pendant les rapports, pareil pour les fantasmes, idem pour l’homosexualité (parce que NON, ce n’est pas une tare de préférer les personnes du même sexe que soi, bon sang !!), la lubrification, le point G, l’orgasme et tout le reste. Les ados se renseigneront sur ce point de toute façon, il vaut mieux que ça se fasse à l’école plutôt que "grâce" aux films pornos...
Soyez modernes et évolués, bande de politiques coincés...
il y a bien longtemps que je parle de lubrification, de plaisir, de masturbation, de desir, de coit, du sexe feminin en entier et pas seulement que du vagin, je parle d’amour, de respect, de verge, de l’homosexualité, du trans genre, de la sexualité en générale. je n’ai pas attendu Mme bachelot et toujours combattu les personnes voulant interdire la difference...
Je suis Infirmière-Sexologue dans un lycée...