Et voilà les symbiosexuels !
Le 05/09/2024
Hop, un nouveau mot, pour une nouvelle pratique sexuelle : la symbiosexualité. Et qu’est-ce donc ?
Une nouvelle étude menée par le Dr Sally Johnston, professeur adjoint d’anthropologie et de sociologie à l’université de Seattle (USA) et publiée par les très sérieuses Archives of Sexual Behaviour, identifie un nouveau type de comportement sexuel, où les gens sont attirés - sur les plans romantiques et sexuels - par un couple préexistant plutôt que par un individu. Un nouveau comportement qui serait de plus en plus courant et remettrait en question l’idée selon laquelle l’attirance et le désir humains se limitent à des rencontres individuelles.
Oui, le monde bouge, nous aussi.
L’étude explique que cette nouvelle forme de sexualité - à ne pas confondre avec le trouple, qui se forme à trois - est une « attirance pour l’énergie, la multidimensionnalité et le pouvoir partagés entre les personnes dans les relations ». Les symbiosexuels sont « amoureux » de l’amour entre les deux personnes et veulent s’immerger dans cet amour. Ils décrivent un désir sincère envers le « tout » de la relation.
La chercheuse explique que sa première expérience de relations symbiosexuelles est venue des recherches menées sur le traitement des « licornes » dans les relations polyamoureuses (la licorne est une personne qui jouit de l’intimité d’un couple, sans participer aux autres aspects de la relation). Elle est souvent considérée par le couple comme un objet sexuel, la relation est sans affect.
Dr Johnston s’est intéressée au sujet en remarquant les réponses de 145 des 373 participants à une autre étude : ils déclaraient avoir été attirés par un couple, c’est-à-dire par deux personnes en tant que couple plutôt que par chacune d’entre elles individuellement. Il existerait une population diversifiée de personnes qui éprouvent cette attirance symbiosexuelle, elle est attirée par « l’énergie, la multidimensionnalité et le pouvoir partagés entre les personnes dans les relations ».
« Dans une revue de littérature, j’ai été surprise de constater que ce phénomène a été largement ignoré dans le discours social et académique. Paradoxalement, dans une étude précédente (Johnston, 2024), j’ai également constaté que les relations sexuelles et romantiques entre célibataires et couples (potentiellement motivées par l’attraction symbiosexuelle) reçoivent beaucoup d’attention négative dans les communautés polyamoureuses. Je voulais en savoir plus sur cette attraction peu étudiée. »
Il s’avère que la majorité des symbiosexuels sont des extravertis qui apprécient la proximité, l’affection et la considération, et sont moins enclins à ressentir de la jalousie que d’autres. Elles et ils s’identifient comme homosexuel.le.s et sexuellement ouverts, et ont déclaré être principalement attirés par des couples homosexuels et non hétérosexuels. Le dr Johnston a l’intention d’étudier plus avant cette identité sexuelle en évolution, en se concentrant sur ses implications pour la santé mentale et la satisfaction des relations.Elles et ils appartiennent à toutes les catégories démographiques, de tous âges, de toutes races et de tous statuts socio-économique. Bref, ils seraient partout au sein des communautés homosexuelles.
Et le monde des hétéros, alors ? Va-t-il rester à la traine ?
« Attraction to the Energy, Multidimensionality and Power Shared Between People in Relationships » (Attirance pour l’énergie, la multidimensionnalité et le pouvoir partagés entre les personnes dans les relations).