Diviser, régner ou forniquer ?

Le 14/02/2014

La vie politique, la vie économique et la vie sexuelle sont intrinsèquement liées. Quand les économies vacillent, les politiques perdent pied et les mœurs deviennent étriquées. Pendant que l’Espagne et la Bolivie luttent contre la récession, ils déploient une énergie massive à interdire à nouveau l’IVG. Le terme de récession prend ici tout son sens. Pendant que l’UMP est dans la lutte des chefs, on revient à l’image archaïque des représentations masculines et féminines, où la nudité est bannie. Les femmes en Arabie Saoudite n’ont plus le droit de consulter un médecin homme, sans la présence de membres de la famille, quitte à ce que mort s’en suive. Les exemples de régression à l’heure actuelle dans le monde sont nombreux et les femmes trinquent en première ligne.
Les différentes involutions auxquelles nous assistons à l’heure actuelle sont le signe de la peur. Une peur de l’avenir, d’un chaos, d’un mouvement incontrôlé. Si le futur effraie, le passé réconforte comme l’image angélique d’un enfant chéri, protégé dans les bras de sa mère. Mais comme son nom l’indique, il est passé.

Comme des bandits de grands chemins, certains mouvements s’organisent pour fracturer un peu plus l’opinion publique et assurer leur avenir, leur pérennité, sur un ensemble de pensées rétrogrades.
Vouloir diviser c’est pour avant tout vouloir régner. Vouloir régner, c’est révéler un fort appétit de pouvoir et, de se fait, révéler un ensemble de carences, de faiblesses. C’est un peu comme l’appétit, la faim ne vient que lorsque le ventre est vide … Vouloir diviser passe, à l’heure actuelle, aussi par la volonté de diviser un peu plus les hommes des femmes, de faire la démonstration d’une différence qui se montrerait du doigt, comme pour stigmatiser l’étranger, bien que biologiquement la différence est si mince que certains sportifs ont de plus en plus de mal, lors des jeux olympiques, à prouver qu’ils appartiennent à un sexe plutôt qu’à un autre. Bien qu’aujourd’hui encore l’érection masculine est majoritairement dépendante de l’attrait vers le corps féminin et l’union charnelle qui pourrait en découler.

En politique comme en sexualité il faut de méfier de ceux qui cherchent à tout prix à imposer des idées : ils cachent une carence, un vice caché.
Dépenser une énergie précieuse à convaincre, fait encore la démonstration d’une déficience et c’est sans doute la raison pour laquelle on entend si peu les gens épanouis, et que seul le grondement sourd de la frustration des autres se fait entendre, comme un appel à l’aide.

Vouloir rapprocher, des êtres et des idées, c’est au contraire reconnaître que différents points de vue sont conciliables : ils rendent l’exposé plus complet. Le chaud n’indiquerait aucune température sans le froid, la lumière ne se ferait pas sans l’ombre, et la totalité de notre univers repose sur un système binaire complémentaire, à commencer par les atomes qui le composent, faits d’un vide et d’une hiérarchie d’états d’informations et d’énergie, ressemblant – symboliquement – à la relation phallus / vagin ou phallus / anus.

Il faut se méfier de ceux qui aujourd’hui cherchent à régenter ce qui se passe dans le lit des homosexuels, ou dans le ventre des femmes enceintes.
De la même façon, il faut tout autant se méfier d’un discours qui prône une égalité des genres partout et dans tous les domaines. Avant tout parce que l’égalité est un mensonge politique. Nous ne sommes égaux ni de corps ni d’esprit. il y a des pleutres, des pervers, des intrigants, des moches, des cons, des gens brillants, beaux, puissants, courageux, généreux et ils ne se scindent pas en deux groupes distincts mais sont faits d’un ensemble de qualités et de défauts qui varient en fonction des points de vue.
Il est préférable de tabler sur des notions de complémentarité : rapprocher, unifier, réunir c’est au contraire être dans l’empathie, la justesse du jugement puisque deux points de vue au moins sont conciliés, enrichis. Un peu à l’image de la réunion des corps faisant l’amour, la jouissance et l’orgasme mènent à l’osmose, à l’épanouissement, à l’extase, tandis que l’insatisfaction sexuelle mène elle au grognement, à la frustration.
Bonne Saint-Valentin, sans cadeaux ni artifices, mais avec une libido florissante, le plus souvent possible, semaines après semaines, mois après mois, années après années.