Fanny Hill, femme de plaisir
Le 12/05/2009
Quel bonheur de pouvoir acquérir en livre de poche, un tel bijou de la littérature érotique. Une écriture précise, alléchante, enjouée et didactique, pour découvrir les aventures d’une surprenante Fanny Hill.
Plantons le décor : Londres en plein XVIIIe siècle, la ville des plaisirs et de la luxure par excellence. Une jeune orpheline de 17 ans est formée avec talent par une tenancière de bordel, Mrs Brown. Rapidement, elle devient la prostituée la plus douée de toute la ville. Elle satisfait les clients les plus difficiles, n’exprime aucun remord en narrant sa vie de débauche.
Son secret ? Continuer à rêver au-delà des orgies, s’obstiner à construire intimement un bonheur personnel. Et si par hasard on devait, nous lecteurs, nous justifier quant à ces délicieuses heures de lecture passées en sa compagnie, une seule image fixerait notre opinion : la curiosité érotique de Fanny Hill et son amour pour une vie à jamais liée au sexe et à ses surprises.
Le livre prend la forme de deux longues lettres, où Fanny nous raconte ses souvenirs. Alors, précise estampe des mœurs anglaises du XVIIIe siècle ou brûlot érotique intemporel, on peut sans retenue plonger dans ce texte fondateur pour la littérature. « Livre ignoble incitant à la luxure » pour l’Église de l’époque, Fanny Hill a, pour Guillaume Apollinaire, « la saveur voluptueuse des récits que faisait Shéhérazade ». À chacun de choisir son camp.
[gris]Les mémoires de Fanny Hill
John Cleland
Éditons Pocket
6,50 euros.[/gris]
