La mère, ça suffit ?

Le 11/02/2010

Mais qui a osé traiter la femme allaitante de chimpanzé ?

Elisabeth Badinter !

La philosophe divague ? Non, elle enrage contre une tendance qui placerait actuellement la maternité au cœur de l’identité féminine, et une certaine forme de maternité, celle qui vise l’excellence.

Dans son nouveau livre Le Conflit, la Femme et la Mère, Elisabeth Badinter s’en prend donc à la Leche League (qui prône l’allaitement longue durée), au retour en force du naturalisme et à tout ce qui tend à faire culpabiliser la femme qu’elle soit mère ou pas.

Elle critique également ce qui, sous la bannière du développement durable, nous ramène à des tâches d’un autre temps, avec comme exemple l’idée d’une taxe sur les couches jetables évoquée par la secrétaire d’Etat Nathalie Kosciusko-Morizet.

Si certaines femmes utilisent en effet des langes lavables, n’achètent jamais de petits pots, travaillent à l’aube pour ne pas louper une sortie de classe, allaitent durant un an... il s’agit certainement de personnes douées du sens du sacrifice ou disposant de beaucoup de temps et donc sûrement d’argent.

Et rien cependant ne nous dira qui, de la mère sacrifiée ou de la working girl abonnée à Picard et aux journées de travail de 17 heures, est la plus heureuse.

L’essai pose cependant des questions essentielles notamment sur le retour de la femme au foyer post crise économique se réfugiant dans son rôle de mère.

Mais en décriant la mère qui veut (trop) bien faire, Elisabeth Badinter ne risque t-elle pas de jeter avec l’eau du bain le bébé ?



Flammarion, 18 euros

Commentaires (1)

  • AuGrvJJKYDpTEDNiMn

    I’m out of laeuge here. Too much brain power on display !