Pour le meilleur et pour le pire
Le 06/10/2009
Le dernier ouvrage de Pascal Bruckner (La tentation de l’innocence, Prix Médicis 1995), est un essai sur le paradoxe de l’amour. Il aura fallu presque trois siècles, depuis les Lumières, pour offrir à chacun la possibilité d’aimer qui il souhaite, de frayer avec la personne de son choix. Cette immense conquête est problématique : comment l’amour, dont la vocation est de rattacher, peut-il se concilier avec la liberté dont l’effet est de séparer ? D’un côté, l’idéal de la passion et de la fidélité, et de l’autre, le constat des difficultés de cet idéal dès lors qu’il met face à face deux individus qui ne veulent rien sacrifier de leur bonheur personnel et préfèrent rompre leur union plutôt que la prolonger dans la routine ou la médiocrité. Pour résoudre ce déchirement, deux idéologies se coalisent : l’une progressiste veut en finir avec la fidélité, le couple, la famille ; l’autre conservatrice veut restaurer le mariage à l’ancienne, la monogamie indissoluble. Mais l’amour, têtu, oppose sa permanence, sa richesse, son ambivalence aux discours qui prétendent le corriger. A travers les métamorphoses du mariage et de l’érotisme, Bruckner raconte la résistance du sentiment à tous les embrigadements.
[gris]Essai sur le paradoxe amoureux, Edition Grasset & Fasquelle.[/gris]
Commentaires (1)
Bruckner pose d’excellentes questions. Je vais de ce pas m’acheter ce livre !