Vagin géant dans une prison

Le 03/10/2013

La jeune artiste sud-africaine Reshma Chhiba vient de transformer une ancienne prison pour femmes située à Johannesbourg (et où fut emprisonnée Wnnie Mandela, en 1958) en vagin géant - 12 mètres, tout de même - ouvert à tous. Hommes et femmes sont invités à découvrir ce que peut être ce mystérieux continent noir. Tout y est, les poils pubiens sont en laine, les parois du vagin en acrylique rouge autour d’un couloir spongieux. L’artiste engagée a rendu son oeuvre sonore : on y entend des rires et des cris de femmes, comme pour mieux marquer le lourd passé du lieu, tout autant que le regard incertain que posent les femmes sur leur sexe, et les systèmes patriarcaux sur les tabous. Avec la volonté d’aider les femmes à reprendre le pouvoir sur leur corps, à ne plus avoir honte de leur vulve, l’artiste appuie plus encore sur son message politique : an Afrique du Sud, 65.000 cas par an de violences faites aux femmes sont recensées en moyenne, c’est la raison pour laquelle elle insiste sur un geste symbolique : on est prié de retirer ses chaussures avant d’entrer.

Hélas, comme toujours, l’oeuvre prête à la controverse et certains s’offense de l’oeuvre, qu’ils jugent pornographique.

La nouveauté dérange toujours, et ceux mêmes qui s’en offensent sont aveugles dès que l’art devient le témoin de notre histoire passée et entre dans un musée. Il suffit de juger de l’actuelle queue (sans jeu de mots ?) à l’exposition "Masculin / Masculin. L’homme nu dans l’art de 1800 à nos jours" pour s’en convaincre ...