Shéhérazade ne dort que d’un oeil
Le 04/01/2010
Entre la France et le Liban, Dalal Henry nourrit une double culture qu’elle cherche à transmettre. Consciente du fait qu’il est difficile de comprendre réellement une culture qui n’est pas la sienne, l’auteure tente malgré tout de nous faire partager son regard sur le monde arabe et d’en éclairer ses propres racines.
A travers l’illustre conte des Mille et une nuits, Dalal Henry analyse la fascination suscitée par ce texte qui a traversé les siècles et en dévoile les véritables significations. Source inépuisable d’inspiration de l’Orient comme de l’Occident, cette œuvre se trouve ici déchargée de toute sa puissance magique. L’auteure démontre l’étonnante machinerie du rêve de ces Mille et une nuits et propose une véritable thèse mettant à jour une évidente manipulation de la femme. En analysant précisément cette œuvre, ses héros et sa psychologie, elle nous révèle comment le récit chemine vers une fausse liberté de la figure féminine et comment il l’enferme vraisemblablement dans un univers tyrannique. Dalal Henry fait tomber le décor et nous convie à une lecture démystifiée. A nous de réinventer une Shéhérazade moderne.
Les secrets des mille et une nuits, Dalal Henry, éditions Baudelaire.