« Rezu fūzoku », la parade

Le 04/12/2024

La prostitution, telle que généralement décrite, est une affaire d’hommes, de pulsions sexuelles pleines de testostérone à la recherche d’un exutoire. C’est oublier un peu vite que les femmes aussi ont recours à des escorts. Au Japon, les travailleuses du sexe proposent des services spécifiques pour lesbiennes, sous le nom de « Rezu fūzoku ».
Dans ce pays où aucune loi ne criminalise la prostitution homosexuelle, les agences nées au tournant du XXIe siècle ont pignon sur rue, voire même des succursales à travers les différentes grandes villes du pays. La prospérité de ces agences tient surtout à l’expérience de la mangaka Nagata Kabi qui en a fait un manga populaire.
La particularité de ce service, tient peut-être au fait qu’il n’est pas réservé aux lesbiennes, les clientes sont parfois hétéro, mariées, ennuyées. La majorité est jeune, mais des femmes de 60 ou 70 ans y ont aussi recours.
Tout comme les hommes, les femmes, homos et hétéros, ont du mal à exprimer leurs désirs sexuels à leurs partenaires et c’est cette non-communication qui les pousse à ce type de services. Comme le marketing ne connait pas de limites, les Japonais ont mis un nom sur les effets de ce recours, " Iyashi" (qui signifie guérison). Bref, ne pense pas une seconde que c’est de la prostitution, c’est bon pour ta santé, vas-y. D’ailleurs, les femmes qui prodiguent ces services ne s’envisagent pas autrement que comme des thérapeutes du sexe, qui font du bien à la société, ou en tout cas aux femmes. Elles ont même un statut légal qui les protège.
Le Rezu fūzoku aide les femmes à découvrir leur corps, à comprendre leurs désirs, à expérimenter, mais aussi à recevoir des caresses telles qu’attendues, des attentions manquantes par ailleurs, qui font du bien. Un service plus large que la prostitution masculine, dont ils feraient bien de bénéficier aussi pour découvrir d’autres facettes de la sexualité.
On peut espérer que ce genre de service arrive un jour en France, mais comme la croisade va en sens inverse, on recommande plutôt de prendre l’avion...