Paris, ville érotique

Le 30/04/2013

Paris, est la capitale incontestée des plaisirs, sans que l’en on connaisse tout à fait l’histoire. Emmanuel Pierrat, avocat, auteur d’essais et de romans, collectionneur de livres érotiques, vient de publier "Paris, ville érotique", histoire chronologique de la capitale, du Moyen-Âge à nos jours. Ici, l’histoire de France se montre sous un nouveau jour.
Dès le XIIe siècle, un grand nombre de catins alpaguaient déjà sur les quais de la Seine, inspirant les poètes et faisant souffler le vent de l’indignation chez les puritains.
Mais la légende de Paris, ville érotique entre toutes, ne tient pas seulement à la splendeur de ses feux lupanars. Entre la cour, le peuple, le clergé puis la République, intrigues, scandales et doux plaisirs ont forgé, petit à petit, la réputation sulfureuse de cette ville.
On y apprend, par exemple, comment que la reine Marie-Antoinette, en 1793, est enfermée à la Conciergerie, et cherchant un prétexte pour l’exécuter (elle ne peut être tenue responsable des actions de son mari), on s’appuie sur des rumeurs : elle aurait partouzé au Trianon, on l’accuse de lesbianisme (que l’on considère comme des moeurs autrichiennes), puis d’inceste. Elle aurait couché avec son fils, Louis XVIII, qui est encore un enfant. La terreur bat son plein, il faut accélérer, et un avocat commis d’office à une nuit pour trouver une plaidoirie et plaider le lendemain. Pour faire tomber un homme ou une femme politique, rien n’est plus efficace que de s’attaquer à la sexualité : comment Marie-Antoinette, ou son avocat, pourraient-ils prouver qu’elle n’a pas commis d’inceste ?
Marie-Antoinette est condamnée et exécutée sur le champ.
A partir de la révolution, on fait des abécédaires des filles, de leurs pratiques et de leurs clients, y compris l’évêché bien sûr ... La sexualité prend des formes inattendues, la sexualité est en groupe et très agile dans ses multiples positions. On trouve aussi, sur les berges de la Seine, les "étuves", des endroits pour se laver posés le long des quais, où l’on trouve des filles. Les clients qui ont deux ou trois heures à perdre réservent une étuve et louent une prostituée, et, cachés d’un côté, ils sont parfaitement visibles depuis n’importe quelle barge coulant le long du fleuve.
Au début du XXe siècle, les femmes commencent à se libérer, mais perdent le contrôle des bordels, qui passent aux mains des hommes, attirés par la manne financière.
Les histoires abondent, mais l’on y trouve aussi des recettes débordantes d’imagination, comme celle du "branlage à la mouche" : "une fois déshabillé vous attrapez une grosse mouche, de laquelle vous enlevez les ailes, puis une fois dans la baignoire faites sortir la tête de votre gnien-gnien que vous décalottez, puis vous posez la mouche dessus. La pauvre bestiole tourne autour, cherchant un terrain ferme, ayant toujours peur de se noyer ; elle n’ose se jeter à l’eau, tant et si bien que son continuel chatouillement amène l’effusion du plaisir qui l’entraine à la mort".
Voilà de quoi animer la conversation, donner une autre couleur à l’histoire de France, et pourquoi pas aussi remettre au goût du jour d’anciennes recettes de jouissance ...

Paris, ville érotique
Emmanuel Pierrat
Editions Parigramme
201 pages, 19 €

[gris]Le cabinet du ministre[/gris]
[gris]© BNF[/gris]

Commentaires (1)

  • Karl6903

    Que je sache, Louis XVIII n’est pas le fils de Marie-Antoinette ce qui enlève toute crédibilité à cet article.