Le respect sexuel
Le 25/03/2010
"(...) J’avais vingt-deux ans. J’étais belle. Je ne suçais pas. Je ne pratiquais pas la sodomie. Je n’avais jamais fait l’amour. Je ne savais pas caresser ni même masturber un homme.
Les français ont du mal à imaginer cela. Ils ne savent pas tout à fait placer le "h" aspiré dans le mot Maghreb, mais ils fantasment qu’une Maghrébine saura leur aspirer le sexe, à défaut d’aspirer le "h"...
Ils pensent, à tort, que le fait de vouloir à tout prix se maintenir vierge jusqu’au mariage conduit les femmes du Maghreb à pratiquer bien d’autres techniques pour donner du plaisir à leurs "amoureux". Encore une idée reçue. Tenace, mais totalement reçue (...)"
De son arrivée en France à l’âge de 20 ans jusqu’à sa rencontre avec son troisième mari, Lounja Charif nous dévoile dans son livre confession La Maghrébine, sa découverte des plaisirs de la chair et son combat contre les clichés raciaux et culturels.
Après deux mariages successifs mais qui débouchent l’un et l’autre sur l’ennui, la jeune femme prendra son désir en main pour enfin jouir sans concessions.
Avec ce récit, l’auteure affirme ses origines et sa culture maghrébine tout en revendiquant son droit aux plaisirs et en aspirant à la libération sexuelle de toutes les femmes.
Parce qu’aujourd’hui elle aime sucer, masturber, se faire pénétrer par qui elle veut et qu’elle ne souffrira plus jamais de se faire forcer la main pour obtenir ses faveurs en se faisant traiter de "salope de Maghrébine", Lounja Charif nous livre ce témoignage courageux.
Dans ce texte à la fois érotique et militant, Lounja Charif réussit à mélanger deux genres parfois difficile à concilier. Le dénouement de ce récit (que nous ne dévoilerons pas) signe l’apothéose de ce subtil mélange entre mots crus et revendications.
Quand des hommes utilisent encore le sexe comme arme de domination et insultent la femme dans son aspiration à jouir librement, il est salutaire qu’une femme comme Lounja Charif tire la sonnette d’alarme.
[gris]Nathalie Olivier[/gris]
La Maghrébine, Lounja Charif, Editions Blance, 18,50€, sortie 11 mars 2010.
Commentaires (1)
Quelle que soit la femme ,sa couleur de peau,sa religion,sa nationalité....elle a droit au respect comme tout autre être humain..c’est un droit élémentaire heureusement respecté par des hommes,quel que soit la couleur de leur peau,leur religion,leur nationalité,etc....
Il faut bien se garder de généraliser....le monde contient le meilleur et le pire à la fois...
Faut trier....comme pour les déchets !