Sade au pays d’Andersen

Le 25/03/2010

Comment décrire Salò à ceux et celles qui ne l’on pas vu ?
Salò est plus qu’une maison des plaisirs ou qu’une maison close, Salò est la zone limite entre l’existence de l’être humain et son aliénation au maître.
Expression d’une soumission si forte qu’elle se réserve à un public extrêmement avisé et peu enclin aux traumatismes.

Le 19 mai 1976 Pier Paolo Pasolini importait en France une vision différente de la sexualité avec Salò ou les 120 journées de Sodome.
Adaptation cinématographique libre des Cent Vingts journées de Sodome que le marquis de Sade rédige depuis son cachot alors qu’il est emprisonné à la Bastille en 1785 et laisse inachevé.

Sade raconte l’histoire de quatre personnages à l’époque de Louis 13, des psychopathes âgés de 45 à 60 ans qui vont s’enfermer dans un château au cœur de la forêt noire avec quarante deux victimes totalement soumises aux maîtres.

Au Danemark la villa Salò existe vraiment ou du moins a existé pendant 3 mois.
Si, si, on vous jure !
Ce qui n’était que le pur produit de l’imaginaire du maître qui donna son nom à la discipline sadique n’a pas juste servi à faire frémir les cinéphiles.

Entre pièce de théâtre et performance, la maîtresse de maison interprétée par Signa Sorensen (performeuse et scénaristes de courts métrages "originaux") a proposé un jeu de rôles a des participants curieux tout en les invitant à réfléchir sur la brutalité de la société dans laquelle nous vivons à travers des perversions sexuelles allant du tourment simple au double.

Sachez si l’aventure vous tente que les règles de la Villa Salò sont très strictes. Elles sont détaillées sur http://www.villa-salo.dk.
Il vous faudra alors attendre que la joyeuse troupe s’approche de chez vous, personne ne sait quelle sera la prochaine destination de la villa Salò.

Au cas ou elle s’approcherait de la campagne parisienne, et afin que la performance se passe sans problèmes, le règlement détaille les droits et devoirs de chaque participant, pas de téléphone ni de cigarettes et pas le droit non plus de réveiller quelqu’un qui est déjà endormi.
Au delà de ces quelques restrictions vous devez vous engager à tout accepter et à une dévotion sans borne au maître tout en promettant de ne vous offusquer de rien, ni des orgies, ni des défloraisons impromptues et encore moins des pratiques violentes du maître.

En tout cas, si la troupe de la villa Salò s’approche de nos campagnes françaises, on ira sûrement satisfaire notre curiosité, et en plus, on aura un bon prétexte pour se mettre au vert.




Signa, collectif austro-danois, http://signa.dk/

Commentaires (2)

  • Anonyme

    Jusqu’ou ira donc la curiosité humaine ??

  • Maxence

    En tous cas, sur le site, tous les visages sont accessibles, sauf les "masters", comme quoi ! (n’assume pas qui veut)

    Le film de Pasolini m’est toujours apparu comme insupportable ... Il reflète que trop bien le propos de Sade. Deleuze avait parfaitement décrit cela en expliquant que le consentement ne pouvait avoir de place dans cette forme de sadisme.

    Est-ce que cette « villa » est dans cette veine ? ... ;-)