Nina, c’est autre chose
Le 22/06/2009
Nous voici plongés avec délices dans la France des années 1970. Au menu, utopies, militantisme et libération sexuelle. La vie et l’appartement de deux frères modestes ne sont guère enthousiasmants, et c’est comme un courant d’air frais révolutionnaire que Nina vient casser cette routine. L’écriture de Michel Vinaver est fraîche, percutante, dense. Les dialogues sont comme des entrelacs mêlant l’intime à une vision sociale. La France de ces années-là, c’est une sorte de laboratoire : on expérimente, on rêve, on tente. On désire aussi, et l’on ne se prive pas de le dire. Dans l’univers morne des deux garçons, Nina, c’est décidément autre chose : c’est la vie, c’est l’en-vie. C’est aussi un désir, qui invente et réinvente une nouvelle façon d’aimer et d’être aimé. Ainsi la jeune femme se déshabille devant un Stéphane gêné et un Charles médusé et propose un bain à trois. Elle dissémine ensuite ici ou là tendresse maternelle et moqueries. Rouillés, les deux hommes restent cois… Une mise en scène réussie et un ton juste, pour une pièce pleine d’humour et de sagacité. Un regard assez original sur une période fondatrice en matière de libertés sexuelles.
[gris]Nina, c’est autre chose, de Vinaver
Mise en scène de Guillaume Lévêque
Avec Léna Bréban, Luc-Antoine Diquéro, Régis Royer[/gris]
[gris]Théâtre de la Colline
15 rue Malte-Brun
75020 Paris
Jusqu’au 27 juin
27 euros
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Commentaires (1)
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