Le paradis perdu
Le 22/06/2009
Jacques Charrier est un artiste complet et curieux. Il commence une formation en peinture et céramique aux Beaux-Arts dans les années cinquante, puis travaille pour le cinéma avec de grands noms comme Marcel Carné et Jean-Luc Godard, avant de retrouver ses toiles dans les années 1980. Jacques Charrier explore ici sa passion de l’Inde pour rêver avec nous d’une sexualité attentive, délicate, « sérieuse comme la passion, et aérienne comme le plaisir ». Un joli programme qui se veut un antidote à une image actuelle de la sexualité, selon lui un peu trop marchande. L’exposition propose une véritable réflexion sur le sexe, l’artiste rappelant que le Kama-Sûtra, perçu à tort comme un simple livre de positions sexuelles, n’a de contenu érotique que dans la mesure où l’extase physique débouche sur un épanouissement intellectuel, une connaissance suprême. Jacques Charrier rêve d’une sexualité enfin libérée des contingences, et son œuvre rapproche ce projet d’une finalité éducative. Il se prend à imaginer une école, avec pour fronton cette devise en lettres d’or : « Connaissance, Concupiscence, Jouissance. » Le sexe par et pour la pensée, comme une ambition fondamentale de l’érotisme...
[gris]Jusqu’au 1er octobre au Musée de l’Érotisme
72 bd de Clichy
75018 PARIS[/gris]