La cannasexualité, une nouvelle extase
Le 17/02/2020
La cannasexualité est une contraction de cannabis et sexualité, donc a priori déjà testée par beaucoup de monde. Et pourtant non, ce n’est pas aussi simple que ça.
Asley Manta, avec une maitrise de philo en poche et une licence en études féminine, s’est ensuite spécialisée dans l’accompagnement de victimes d’abus et de traumatismes. Puis, ayant obtenu une ordonnance de marijuana médicale pour traiter ses migraines chroniques, elle a visité un dispensaire et a pour la première fois été exposée à une gamme de produits dont elle ignorait l’existence, dont en particulier un spray sexuel infusé au THC qui lui a fait prendre conscience du pouvoir de la plante. À partir de là, elle a commencé à écrire des articles en ligne, à enseigner des ateliers, à étendre sa pratique et à se faire connaître sous le nom de "The Cannasexual".
La cannasexualité, prévient-elle, ne consiste pas seulement à acheter de l’herbe à un dealer et à avoir des rapports sexuels pendant qu’on est défoncé ; c’est une pratique délibérée. Ses opinions sur le sexe - avec ou sans cannabis - sont progressistes, voire radicales. À mesure que le cannabis se normalise et que la stigmatisation de la prohibition disparaît, le sexe subit, selon elle, une transformation radicale.
Elle n’est pas la seule à le penser, puisque de nombreux sites californiens vendent des produits intimes au THC pour booster le plaisir à partir de plantes synergiques, d’une variété d’huiles essentielles et de CBD de chanvre à large spectre - qui aurait des effets bénéfiques, comme par exemple une diminution de la tension musculaire et l’amélioration du flux sanguin. Huiles pour augmenter le désir, lubrifiants pour augmenter l’intensité des orgasmes, suppositoires ... Le cannabis sous cette forme améliorerait les sensations, soulagerait la gêne et favoriserait l’intimité, sans avoir à se sentir défoncé.
Donc, on aurait séparé le bon grain de l’ivraie pour le bonheur sexuel de toutes. Oui, il y a une part de marketing pour faire croitre des nouveaux business, mais si cela ouvre les portes mentales qui permettent de lâcher prise et de s’envoler d’une extase magistrale à une autre, quel est le problème ?