Casanova à la BNF
Le 12/03/2010
L’illustre Giacomo Casanova est désormais à la BNF et ne va pas tarder à dévoiler tous ses mystères au grand public. En effet, après l’acquisition des écrits de l’aventurier le mois dernier, la BNF prévoit une exposition du manuscrit original dès 2011. Il est également question d’une numérisation de l’ensemble de l’ouvrage, version qui sera très vite disponible sur Gallica, bibliothèque numérique de la BNF.
Séducteur, joueur, écrivain, aventurier, escroc, violoniste, dilettante, Casanova porte de nombreuses casquettes et sa trépidante vie méritait bien quelques 3700 pages.
Outre la version connue de ses mémoires publiée par l’éditeur allemand Brockhaus, cette acquisition devrait révéler le véritable souffle de cet écrivain lubrique. L’histoire du manuscrit est d’ailleurs presque aussi passionnante que la vie du personnage.
En effet, Casanova entreprend l’écriture de celui-ci en 1789 et l’abandonne 4 ans après en intitulant cette version Histoire de mon existence. Un dénommé Prince de la Ligue s’intéressant à ses écrits, Casanova produira ensuite une seconde version prévue à la publication. Mort avant d’achever son œuvre, il laissera alors derrière lui un gros ouvrage rédigé en français dont une préface intitulée Histoire de ma vie jusqu’à l’an 1797 et un premier chapitre : Histoire de Jacques Casanova de Seingalt Vénitien, écrite par lui-même à Dux, en Bohême.. Le reste demeure à l’état de brouillon, avec ses ratures significatives et pas moins attrayantes.
Confié à son neveu Carlo Angolini, le manuscrit reste dans la famille jusqu’en 1821, date de cession à l’éditeur allemand Brockhaus. La traduction subira alors de nombreuses censures et les éditions françaises ne seront qu’une retraduction de ces traductions allemandes.
Aujourd’hui, la BNF possède donc un trésor, les pages originales d’un Casanova sans langue de bois. Avec ces 122 femmes et jeunes filles à son tableau de chasse, le célèbre Casanova pourrait bien nous apprendre de ses frasques, sa sulfureuse liberté manuscrite sortant enfin de l’ombre.