Plantureusement vrai !
Le 18/01/2010
Le magazine V sort aujourd’hui un numéro 63 "hors normes", un "size issue" détonnant et pourtant moins audacieux qu’il n’y paraît. En effet, le magazine sacrifie le modèle conventionnellement osseux pour la plantureuse, l’étonnante et époustouflante chair féminine.
Certes, l’on ne peut qu’applaudir l’exploit. Peu de magazines dédiés à la mode oseraient se perdre dans cette masse inhabituelle et pourtant bien réelle de notre chère féminité.
Dans ce numéro, le magazine V innove, compare, met un pied hors des frontières des lois et conventions de la mode, et s’y risque un peu, si peu. Notons l’effort de cette série intitulée "One Size Fits All" qui cherche à prouver que les rondes portent aussi bien les couleurs de la mode que les mannequins types.
Terry Richardson signe ici des clichés qui conservent les codes de la photographie de mode. Seule différence : le corps de Crystal Renn s’immisce auprès d’une mannequin aux mensurations types. Même pose, mêmes vêtements, même coupe de cheveux, mêmes retouches photoshop, les belles ne manquent pas de l’être. Et même si l’on distingue bien une différence de tour de taille, la magie de la mode fait resplendir ces deux canons.
Réjouissons-nous alors du procédé ainsi dévoilé. Certes, toutes les femmes peuvent être naturellement sublimes, et le poids importe peu. Mais, la photographie de mode est telle que l’on ne peut et doit y voir une décente réalité. Si les magazines de mode veulent se décharger un peu de leur culpabilité, qu’ils le fassent à leur manière, mais n’attendons pas d’eux qu’ils insèrent une page miroir en couverture. Seules, soyons fières de nous-mêmes et du corps sensible et vrai que nous avons sous la main.
Si l’on veut se laisser séduire par la photographie, ne nous transposons jamais en elle. Elle est un bel outil de création qu’il faut apprécier à sa juste valeur.
Notons d’ailleurs la très belle série de photographies de Karl Lagarfeld publiée dans ce numéro 63 en hommage à Coco Chanel. Ce clin d’oeil amusé du styliste met en scène la fabuleuse Miss Dirty Martini et montre que photographie et mode sont artificiellement là pour égayer nos journées.
Commentaires (1)
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