Nobuyoshi Araki à Paris
Le 06/07/2009
À presque 70 ans, Nobuyoshi Araki présente une nouvelle série de photographies toujours aussi sulfureuses. La galerie Daniel Templon accueille et rassemble ses œuvres dont la thématique reste inchangée depuis les débuts de l’artiste. Le corps féminin est ainsi exploité pour dénoncer l’enfermement des mentalités dans une société japonaise des années 60 pourtant en pleine effervescence. Sous le sujet très vaste Tokyo le sexe et la mort, il décortique délicatement les tréfonds de la sexualité japonaise à travers la tradition du Shibari, l’art érotique du bondage en dévoilant d’autres codes, d’autres représentations du plaisir. Il a commencé sa carrière de photographe en mettant en scène des femmes nues, (notamment son épouse), et en expliquant que la nudité ne réside pas dans le corps mais dans le portrait. Et pour évoquer le sexe féminin, il utilise la métaphore de la fleur avec douceur mais non sans cruauté. Nobuyoshi Araki est un artiste complet. Il utilise l’image animée ou figée pour créer une dimension intemporelle qui échappe à l’anéantissement de la mémoire. Il se positionne en tant que témoin d’un Japon mystérieux en étudiant scrupuleusement la codification très stricte de la jouissance autant féminine que masculine, ayant inspiré des artsites comme Sophie Calle ou Roman Opalka.
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Nobuyoshi Araki
Galerie Daniel Templon
30 rue Beaubourg
75003 Paris
Jusqu’au 25 juillet 2009
Tél : 01 42 72 14 10[/gris]
Commentaires (2)
Je n’avais aucune idée de ce qu’il avait inspiré Opalka ou Calle. Je me demande même à quel endroit il a pu les inspirer. Intéressant, merci.
On peut parler d’inspiration car Araki met en place dans ces œuvres un morceau de sa propre vie animée par ses propres obsessions. Sophie Calle et Roman Opalka se mettent volontairement sous les projecteurs pour ainsi créer une passerelle entre la vie et l’art. Voilà le point commun, à mon sens, entre ses artistes.