Le bidule de Dieu ?
Le 23/12/2013
A force de vouloir aider les femmes à mieux comprendre leur sexualité - un droit dont elles ont été si longtemps privées - on en oublierait presque que l’amour se fait à deux et que savoir comment fonctionnent l’homme et son pénis peut se révéler être tout aussi fondamental.
Le Bidule de Dieu entend répondre au plus grand nombre de questions possibles, qu’il s’agisse d’anecdotes croustillantes, de nouvelles scientifiques ou d’aperçus historiques.
On y est d’abord rassuré par la très obsessionnelle question de la taille : une petite verge a proportionnellement une érection plus importante qu’une grande, mais n’est jamais assez grande pour aucun homme et la souffrance que génère cette angoisse porte un nom " dysmorphophobie".
La taille des testicules compte aussi : plus elles sont grosses plus elles produisent de sperme mais ce serait aussi cette taille importante qui rend certains hommes plus volages que d’autres.
Le culte du pénis remonte à la préhistoire. Il prend son berceau en Inde, où dans trois religions - le tantrisme, l’hindouisme et le bouddhisme - le porteur de l’organe n’est que son serviteur à la recherche "d’une union exaltante avec la fécondité universelle". Ce culte se retrouverait dans toutes les religions, et la croix du christianisme ne serait rien d’autre que le symbole païen du phallus et de ses testicules.
Avec une plume enjouée, l’auteur, l’écrivain et journaliste anglais Tom Hickman, fait un joli tour du membre érectile. On ne peut s’empêcher de regretter cependant, à la fois un pessimisme outrancier sur la vie sexuelle des hommes passé un certain âge (si la fréquence des érections baisse et si la fermeté est moindre, rien n’empêche un homme qui en a envie de continuer à avoir des rapports jusqu’au dernier jour de sa vie), et un patriotisme à toute épreuve : l’auteur reprend une étude selon laquelle les Britanniques seraient les amants les plus performants avec une moyenne supérieure à sept minutes.
Cependant c’est sa méconnaissance des femmes - pour ne pas dire misogynie - qui laisse dubitative et exaspérée. On cite un exemple parmi d’autres : " les femmes, elles, peuvent non seulement continuer à jouir si on les stimule, mais elles ne connaissent pas de phases non-réactives ; leur redescente des sommets s’effectue en pente douce - elles souhaitent alors se blottir contre leur compagnon de lit et papoter. À l’inverse, les hommes dont les efforts peuvent parfois s’apparenter à ceux d’un travailleur de force ou d’un athlète en pleine action, s’écroulent une fois la ligne d’arrivée franchie".
No comment.
Le bidule de Dieu
Tom Hickman
Editions Robert Laffont
268 pages - 21 €