La Chine : pas très Love Land ?
Le 27/05/2009
Difficile de rater le panneau d’entrée, surmonté d’une immense paire de jambes et d’un string rouge géant : le premier parc à thème sexuel en Chine, Love Land, qui devait ouvrir ses portes le 1er octobre prochain, ne verra finalement pas le jour. Les politiques ne l’ont pas toléré. Le programme, pourtant, était nettement plus réjouissant que la sévérité des gouvernants chinois. Au menu : sculptures géantes et ateliers « techniques sexuelles ». Très vite, le gouvernement a réagi en dénigrant les sculptures du parc : « vulgaires et de mauvais goût », selon eux. Pas plus que l’hypocrisie assumée des pouvoirs publics... Alors que la pornographie est absolument proscrite et l’éducation sexuelle inexistante, les sex-shops font florès et la prostitution, bien qu’interdite, est largement répandue.
En ce sens, le parc avait un objectif pédagogique qui aurait été d’une très grande utilité selon Lu Xiaoqing, le créateur du concept : « Le sexe est un sujet tabou en Chine, les gens ont vraiment besoin d’avoir accès à plus d’informations ». De manière plus générale, on peut se demander si l’ingérence du politique dans l’art ne serait pas la négation même de ce qui fait son essence, c’est-à-dire la liberté. Malgré la polémique qui enfle en Chine après les photos de quelques sculptures mises en ligne la semaine dernière, la démolition est en marche, en dépit des protestations de ses créateurs qui jugent le gouvernement Tartuffe et irresponsable face au manque d’éducation des Chinois quant aux comportements sexuels à risque, notamment.