L’amour au temps des pharaons
Le 09/02/2011
Au commencement était la masturbation. C’est en effet de la semence solitaire du dieu solaire que naît le premier couple de divinités égyptiennes. Beaucoup se sont passionnés pour l’Égypte antique, mais peu se sont remis des surprises grivoises que sa civilisation recèle. Dans L’amour au temps des pharaons, Florence Maruéjol explore ces zones d’ombres : "aimer et être aimé, tel est le rêve le mieux partagé dans la société égyptienne".
La sexualité sans tabou des divinités - Geb le dieu de la terre s’adonne à l’autofellation, faute de pouvoir atteindre la déesse du ciel Nout - n’est malheureusement pas à l’image de celle du commun des mortels. Mais les codes moraux peu indulgents laissent indemne le plaisir de la séduction, auquel les Egyptiens s’adonnent avec art. L’auteure décline la panoplie d’artifices qui constituent autant d’"armes de séduction", de la confection de curieux aphrodisiaques - rien de tel que l’écume de la bouche d’un étalon - au soin scrupuleux apporté à la chevelure, "instrument capable de capturer l’amant".
Petite leçon de vocabulaire, enfin : "nek" désigne le coït - il se termine par le hiéroglyphe du phallus éjaculant - et il n’est pas sans rappeler... notre très argotique "niquer". Encore un héritage qu’on s’est bien gardé de nous signaler.
Florence Maruéjol est docteur en égyptologie.
L’amour au temps des pharaons (320p.) aux éditions First
en librairie le 13 février 2011 (19,90€)
Commentaires (1)
Et vous distribuez le livre dans toute l’Egypte pour vous coller à l’actualité et leur faire un peu de bien ?