Des parcmètres pour les prostituées
Le 31/08/2011
En ces temps de rigueur budgétaire et d’économies drastiques sur les deniers publics, tout est bon pour engranger des euros.
Dernière trouvaille de la ville de Bonn, ex-capitale de l’Allemagne de l’Ouest : faire payer l’occupation des trottoirs par les prostituées ! Le moyen ? De vulgaires parcmètres, semblables à ceux destinés aux automobilistes. Le coût pour les intéressées est de 6 euros par nuit de travail, le ticket étant valable de 20 heures à 6 heures du matin. Les fraudeuses qui passeront outre cette obligation recevront un avertissement, et, en cas de récidive, seront passibles d’une amende.
La mairie de Bonn espère ainsi récupérer 200 000 euros par an. Mis en place le week-end dernier dans une zone industrielle proche du centre-ville, ce système a déjà rapporté 264 euros lors du premier relevé des compteurs. Et ce n’est qu’un début…La ville estime en effet à 200 le nombre des femmes vendant occasionnellement leurs charmes dans l’ancienne capitale. Quant aux « régulières », elles seraient une vingtaine environ.
« D’autres villes taxent déjà les prostituées, mais nous sommes les premiers à avoir un parcmètre » se félicite Isabelle Klotz, la porte-parole de la mairie.
Du côté des associations de défense des prostituées le son de cloche est évidemment différent. Légale en Allemagne, la prostitution fait déjà l’objet d’une taxation de la part du fisc, comme toutes les autres activités commerciales. Ce traitement spécial infligé aux seules travailleuses du sexe apparaît donc discriminatoire. En conséquence, les associations appellent la mairie à revenir sur sa décision et à faire disparaître ces nouveaux horodateurs qui font scandale.
[gris] Armande Béjart[/gris]