BDSM, fessée et respect de la femme
Le 21/05/2011
Il est regrettable de voir comment beaucoup de gens associent ce qui a trait au BDSM, à la fessée, ou autres jeux de domination/soumission, avec laideur, vulgarité et mépris pour les femmes. Cela est particulièrement vrai pour certains groupes sur Facebook dont il vaut mieux s’abstenir de répéter ici l’intitulé abject.
Or, il n’y a en aucune raison pour que ces jeux riment avec vulgarité, et encore moins avec mépris pour les femmes. Pour qu’ils soient un plaisir, ces jeux ne peuvent être pratiqués autrement qu’avec un total respect pour l’autre. La plupart de ceux qui s’y adonnent le font ainsi, et également avec un réel esprit de raffinement érotique.
Prenons l’exemple de la fessée. Le fait qu’elle soit d’abord un châtiment enfantin lui donne souvent une mauvaise et fausse image. Beaucoup ne voient pas plus loin et en restent à cet état de "punition". Or elle peut être pratiquée de manière bien différente et purement érotique. Cela implique beaucoup de maîtrise de la part de celui ou celle qui la donne. Elle devient alors un merveilleux rapport sensuel, l’excitation provoquée pouvant conduire la personne qui la reçoit au plus grand plaisir.
Tout le monde a des fantasmes, les hommes comme les femmes. Heureusement les femmes peuvent aujourd’hui les afficher de plus en plus ouvertement.
Il est clair que les fantasmes procèdent de l’inconscient et que cette partie de notre psyché sert aussi de dépotoir. Les fantaisies sexuelles peuvent être des vecteurs à tous sortes de défoulements plus ou moins malsains. Mais cela peut aussi être sublimé. Il est possible de réaliser ses fantasmes de manière à transformer le plomb en or. Cette alchimie pourrait être alors la raison (le but ?) à les matérialiser.
Le choix de garder ses fantasmes à l’état de pure fantaisie, de les exprimer par une voie artistique ou de les concrétiser, appartient à chacun. Si on désire les réaliser, il faut garder à l’esprit que ce sont précisément des fantasmes, des rêves éveillés dont il faut préserver la dimension fantasmagorique et magique ; et donc clairement les dissocier de la vie quotidienne, "réelle".
Pour ce faire ils doivent se pratiquer dans un espace spécifique, ce que Carlos Fuentes appelle la ZONA SAGRADA, la "Zone sacrée", l’aire de jeu.
De même qu’un joueur de tennis ne frappe pas des services au milieu des Champs-Élysées, ou qu’un acteur ne déclame pas Hamlet dans le métro, il s’agit de clairement séparer les fantasmes de la vie ordinaire, surtout pour tout ce qui touche de près ou de loin à la domination/soumission. À l’intérieur de cet espace tout peut être permis, à deux conditions :
Que cela n’entache pas sur les autres aspects de la vie (notamment que cela ne menace pas l’intégrité physique).
Que cela s’exerce entre adultes qui y éprouvent un plaisir réciproque, ce denier qualificatif est de loin préférable à l’habituel « consentant » : chacun doit y goûter avec un désir et une satisfaction mutuels, et ne pas le faire juste pour exaucer le vœu de l’autre.
En pratiquant ces jeux ainsi, non seulement on préserve complètement leur dimension fantasmagorique, mais en plus on les vit sainement et joyeusement… pour la plus grande satisfaction de tous !
[gris]Arnaud[/gris]
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