Arabie heureuse
Le 01/07/2010
En Arabie Saoudite un nouveau chantage est né : droit de conduire pour les femmes ou distribution de seins ??
Terre de paradoxes où les femmes dépensent des millions en lingerie et en vêtements de grands couturiers alors qu’elles sont constamment cachées sous des voiles et de grandes tuniques noires informes, l’Arabie Saoudite est un des pays où la femme a le moins de droits, elle reste constamment et à vie sous la tutelle d’un homme ( père, frère ou mari). Ainsi parmi les nombreux interdits figurent celui du permis de conduire. Et c’est ici que le chantage intervient : des femmes menacent de donner le sein à tous les chauffeurs qui les conduiront si elles n’obtiennent pas le droit de se véhiculer elle-même.
On s’explique : en vertu d’une loi Islamique, qui juge que la relation entre frères et sœurs de lait est jugée aussi importante que la fratrie de sang, le Cheikh Abdul Mohsen Bin Nasser Al-Obeikan, membre du Conseil des grands oulémas (sages de l’Islam) d’Arabie Saoudite et conseiller du roi a décrété une fatwa (avis religieux islamique) qui autorise les femmes à donner le sein à leurs chauffeurs afin de faire d’eux leurs fils ou frère et donc un membre de la famille.
Dans la logique de ce grand sage, donner le sein à un inconnu fait de lui un homme de la famille et donc l’empêche d’avoir des pensées malsaines et ainsi l’autorise à passer du temps avec une femme mariée sans aucun problème.
Quelle logique ! Bluffant !
Conscient d’avoir dit une énorme bêtise, le Cheikh a pensé bon de préciser que le don de lait maternel n’implique pas forcément la tétée.
Bon, les femmes d’Arabie Saoudite n’ont toujours pas le droit de conduire mais elles ont le droit de donner la mamelle à n’importe quel étranger.
Que dire ?
Que c’est consternant et grotesque par exemple, ou encore que c’est ridiculement rapide comme progrès pour des femmes qui voudraient juste pouvoir passer leur permis.
A croire que les seins et les saints ne font vraiment pas bon ménage...
[gris]
Sarah Benabbou[/gris]
Commentaires (1)
Surtout que nous ramener des hirotises de SAAQ n’a pas vraiment de rapport avec le discours de Lise Payette sur le fe9minisme. Ne me9langeons pas tout, svp.On peut ne pas aimer la personne, conside9rer qu’elle a fait des erreurs, ou meame carre9ment la de9tester, mais il reste que dans une perspective fe9ministe (je vous rappelle que nous sommes sur jesuisfeministe.com, au cas of9 e7a aurait e9chappe9 e0 certains), elle me9rite tout e0 fait notre admiration.En ce qui concerne la perception du fe9minisme chez les jeunes femmes, je pense qu’il s’agit surtout d’une profonde ignorance de l’histoire et du mouvement. Au cours des anne9es, seule l’image caricaturale est reste9e, associant l’e9tiquette fe9ministe avec des lesbiennes poilues, mal baise9es, qui haefssent les hommes et brfblent leur soutien-gorge .Qui e9duque encore la jeunesse e0 ce propos ? Quel mode8le offre-t-on en tant que socie9te9 ? Dans cette mouvance hypersexualise9e, of9 le girl power consiste e0 se donner l’air de prostitue9es e0 12 ans et pourquoi pas e0 faire des pipes aux camarades de classe au fond de l’autobus, les pre9juge9s ont la vie belle, entretenus par certaines personnes hostiles e0 l’e9mancipation des femmes (et au changement en ge9ne9ral, je crois).Dans ce contexte, on peut comprendre que des jeunes femmes souhaitent e9viter de s’associer e0 la caricature fe9ministe. Il s’agit essentiellement d’ignorance.Comment renverser la vapeur, alors ? Par l’e9ducation, je suppose, et aussi par l’exemple. Voir des femmes mener de belles carrie8res, inviter les fe9ministes de tous horizons, hommes et femmes, e0 partager leur opinion, de9construire les pre9juge9s en les mettant en contraste avec la re9alite9.C’est le0 un travail de longue haleine, car il s’agit de modifier les mentalite9s. Mais e7a n’a jamais e9te9 facile, ni pour le fe9minisme, ni pour n’importe quel autre mouvement anti-discriminatoire.