Addiction sexuelle
Le 24/05/2012
Les médias, reflets de notre société, trouvent chaque année de nouvelles modes en matière de sexualité, et notre besoin de conformité qui aide à l’attachement grégaire s’en trouve à chaque fois déstabilisé.
Qu’est-ce que l’addiction ? Quelque chose qui vient généralement compenser une faible estime de soi. La personne, globalement insatisfaite de sa vie, compense avec des comportements compulsifs. Certains sont destructeurs (la drogue, le tabac, l’alcool …), d’autres moins dangereux sont néanmoins le signe d’un malaise (le chocolat, les smartphones, jeux vidéos …).
La notion d’addiction sexuelle est récente. Le terme n’est apparu qu’en 1983, dans le livre de l’Américain Patrick Carnes, « Out of the Shadow ». Pour lui, se rangent dans cette catégorie tous ceux qui ont des pratiques compulsives de la masturbation, de la fréquentation des sites adultes, de sex-shops ou de la prostitution, etc.
Sous ce nouvel éclairage, Casanova perd de sa splendeur, comme la plupart de nos grands séducteurs, dont Warren Beatty et ses 13.000 maîtresses et plus largement nos acteurs, chanteurs, certains de nos politiques. Les femmes fatales cessent de l’être : Cléopâtre, Ninon de Lenclos qui soixante ans durant fit succomber tous les plus grands seigneurs de la cour, ou Catherine II de Russie, connue pour son appétit sexuel et ses nombreux amants, sont également montrées du doigt.
On est en droit de s’interroger sur le moment où la « pulsion de vie » de Freud devient une maladie. Il est difficile de situer exactement la souffrance si, au moment de l’acte, la libération de molécules comme la dopamine et l’ocytocine, que certains comparent à de puissants antidépresseurs, soulage au moins momentanément, sans destruction du corps comme dans Les addictions à la drogue ou à l’alcool.
La science, pour l’instant, reste prudente et les scientifiques ont des avis partagés ; même si des cliniques surfent toutefois sur la vague. Il semble pour certains que c’est le retour de la morale qui encourage à trouver suspicieuses des pulsions trop fréquentes.