Abstinence au Kenya, la suite
Le 13/05/2009
Suite (et fin on l’espère) de la grève du sexe. Pour la coalition d’ONG féminines à l’origine de la démarche, le but a été atteint : président et premier ministre, qui ne se parlaient plus depuis des mois, se sont rencontrés trois fois. L’idée que les femmes en soient réduites à ce genre d’extrémités par l’inanité des hommes de pouvoir n’est pas nouvelle. Aristophane dans Lysistrata imaginait déjà une grève des femmes pour arrêter la guerre entre Athènes et Sparte.
Heureusement, l’initiative ne semble pas avoir entraîné d’augmentation des violences envers les femmes (viols...), mais uniquement des effets positifs. Le boycott se terminait mercredi dernier. Ann Njogu, la directrice du Center for Rights Education and Awareness, une des ONG membres de la coalition, est formelle : "la grève a atteint ses objectifs", en tout premier lieu, celui de relancer le dialogue entre les politiques pour faire avancer la réforme.
Bien entendu, il y a encore beaucoup à faire. Les femmes s’apprêtent d’ailleurs à proposer une feuille de route au Président avec leurs propositions pour réconcilier le pays divisé par des clivages ethniques, entre autres problèmes urgents : la rédaction d’une nouvelle Constitution, des élections inutiles, une réforme bloquée, la faim, l’insécurité permanente...