Libido
Le 18/05/2014
L’éducation que j’ai reçue et mon histoire personnelle ont fait de moi une jeune fille extrêmement complexée qui tente peu à peu de se libérer. J’éprouve du dégout pour le sexe de la femme en général et le mien en particulier. J’ai l’impression de ne pas être normale parce que mes lèvres internes dépassent, rien que de l’écrire j’ai honte. Je m’épile, mais partiellement, n’ayant pas les moyens de payer une esthéticienne, et ma pilosité est un autre de mes grands complexes. J’ai un nouveau partenaire qui me plait beaucoup, que je ne voudrais surtout pas frustrer et qui semble développer une véritable passion pour les cunnilingus, pratique à laquelle je ne parviens pas à me laisser aller. Cette situation soulève chez moi plusieurs questions : Peut-ont vraiment prendre du plaisir à faire un cunni, au-delà du plaisir de faire plaisir ? Y a-t-il des critères esthétiques concernant les sexes féminins ? J’ai envie de me laisser aller, mais terriblement peur que mon ami s’enfuie en découvrant toute l’apparence de ma partie la plus intime. Je suis déjà soulagée d’avoir pu formuler cette inquiétude et attends votre réponse avec impatience.
Vous n’êtes pas la seule à être dégoutée par votre sexe. Hélas, de nombreuses femmes sont complexées, vont jusqu’à se faire faire des opérations chirurgicales pour se sentir en conformité avec ce qu’elles pensent être la norme : le sexe des petites filles qui est à peu près le seul que l’on montre dans les magazines, tout aussi paradoxal que cela puisse être (les journaux érotiques et pornographiques retouchent le sexe des femmes, pour enlever les lèvres et montrer quelque chose de lisse comme un abricot). Mais sachez qu’aucune femme adulte n’a un sexe qui ressemble à ça.
Chez toutes les femmes, grandes et petites lèvres dépassent, et aucune ne se ressemblent. Comme une bouche, un nez, des yeux ou des oreilles, elles diffèrent d’une femme à une autre. Il existe aujourd’hui des livres, ou des oeuvres d’artistes qui ne font rien d’autre que d’exposer des sexes de femmes les uns à côté des autres, pour qu’elles puissent voir la diversité.
Quant à la pilosité, c’est un effet de mode, et selon les tendances, ils vont et ils viennent. Réjouissez-vous de deux choses : ils vous protègent des maladies sexuellement transmissibles et sont doucement en train de redevenir à la mode.
Maintenant, vous avez la chance d’avoir un partenaire qui adore faire des cunnilingus : il est vraisemblable qu’il a donc eu des rapports avec plus d’une femme et sait mieux que vous que les lèvres dépassent (c’est justement ce qui est bon à lécher), que les vulves féminines sont toutes différentes. Vous parlez de "véritable passion", cet homme-là sait mieux que vous le trésor qui se cache entre vos jambes ! Oui, sachez que l’on peut prendre beaucoup de plaisir à faire des cunnilingus, car la peau est très douce, humide, délicate et dégage une odeur de phéromones très excitante, et le clitoris gonfle dans la bouche et se durcit, un peu comme le pénis pendant la fellation. C’est au moins aussi agréable que cette dernière et dans un cas comme dans l’autre, certaines personnes peuvent jouir du plaisir de faire jouir l’autre et du régal qu’elles ressentent à lécher et sucer ces zones de corps si douces.
Laissez-vous aller en toute tranquillité, et si vraiment la première fois vous traumatise, éclairez votre chambre à la bougie ou tamisez la lumière ... Vous verrez avec le temps que la sexualité se situe du côté de la vie et de la vitalité et bien loin de la représentation glacée des magazines. Les gens qui aiment faire l’amour aiment tout de leurs partenaires, les odeurs, le toucher, les formes, la respiration ... et avant tout cette douce folie qu’il y a dans le lâcher-prise, qui libère autant le corps que l’esprit.