Le pouvoir féminin est à Londres !

Le 04/08/2022

Où en est-on du pouvoir féminin ? Si la réponse est complexe et le sujet vaste, il est intéressant de se replonger dans l’histoire de nos divinités que propose actuellement le British Museum, à Londres.
L’exposition examine la prééminence des divinités féminines et des figures de vénération sur six continents à travers des milliers d’années. Toutes ont en commun d’avoir été vénérées pour des qualités apparemment contradictoires : Sulis avait la capacité de guérir tout en étant la déesse de la vengeance, Inanna (Mésopotamie) était une déesse du sexe et de la guerre, qui avait le pouvoir de transformer les hommes en femmes et les femmes en hommes. La déesse grecque de la sagesse, Athéna, était aussi la déesse de la guerre, bien que cela entre conflit avec les concepts grecs du féminin. Vénus n’échappe pas à la règle, la déesse de l’amour apporte aussi à Rome des victoires militaires. Cette ambiguïté attribuée aux divinités traduit sans doute bien l’ambivalence masculine face à la figure féminine : à la fois mère et amante, et c’est certainement l’anxiété qui a contribué à façonner le paradoxe de ces figures féminines du pouvoir.
Dans de nombreuses cultures anciennes, la Terre était considérée comme féminine, articulée autour du comportement des déesses, car le pouvoir féminin était intrinsèque à la conception que l’homme se faisait de notre planète. Si la science à modifié les croyances, l’idée demeure toujours que les femmes de pouvoir sont à craindre, tout autant qu’à vénérer.
Les déesses du passé, présentes dans cette exposition, rappellent que les figures d’autorité féminines sont toujours prêtes à défier le monde...

"Le pouvoir féminin - du divin au démoniaque"
British Museum, Londres, jusqu’au 25 septembre 2022.

La reine de la nuit, bas relief, Irak (1750 avant JC)
Plus haut : Kali Murti, déesse du temps, de l’apocalypse et de la mort.