Silence protecteur

Le 27/05/2012

La khatna... le mot pourrait donner l’impression d’être un mot exotique ou un terme de sport de combat mais il n’en est rien.
C’est le nom donné à cette coutume barbare, de l’ablation de la partie extérieure du clitoris, pratiquée par certaines ethnies de confessions musulmanes (tant en Afrique qu’en Inde).
Cette mutilation entraîne de graves problèmes de santé chez les filles (puis les femmes) : problèmes urinaires, infections, problèmes sexuels.

Cette coutume qui ne figure pas dans les préceptes du Coran, contrairement à la circoncision masculine, trouverait son origine en Afrique lorsque les hommes partaient en guerre : la mutilation du sexe des femmes, ôtant tous désirs sexuels, permettait de les garder fidèles.

Depuis plusieurs années, heureusement, la lutte contre l’excision a pris de l’ampleur. Tant à travers le monde, grâce aux témoignages de femmes (souvenez-vous de Katoucha Niane, Waris Dirie...) ou encore par des progrès chirurgicaux qu’ont fait certains chirurgiens dans la reconstruction clitoridienne.

Ainsi dans la communauté chiite des dawoodi boiras (en Inde), certaines femmes luttent contre ce rituel en gardant le silence : elles prennent la sage décision de ne pas faire exciser leurs filles, et elles cachent cela à leur famille.

C’est le cas d’une mère qui, après avoir lu des articles sur les conséquences de cette pratique, a pris la décision de ne pas la faire subir à ses filles. Elle leur a expliqué pourquoi elle devait mentir et pourquoi elle ne voulait pas qu’elles soient mutilées.
Le mensonge est obligatoire pour elles afin de rester intégrer dans leur communauté qui considère cela comme un acte de rébellion.

En parallèle, d’autres femmes dont une journaliste militent pour l’interdiction complète de cette pratique en diffusant des articles, sur ses effets néfastes, en langue locale.

La lutte contre l’excision, comme tant d’autres choses, passe avant tout par l’éducation des femmes et par leur information.

Souhaitons que demain, ces femmes qui protègent leurs filles n’aient plus à garder le silence.

[gris]Lollipop[/gris]

Commentaires (5)

  • Adrien

    une coutume barbare dont j’ai eu plusieurs témoignages de la part de jeunes filles africaines qui se disaient "pas normales". Heureusement qu’aujourd’hui les jeunes mères prennent de plus en plus conscience que cette pratique doit être erradiquée dans le monde.

  • Tom

    Ce qui est dingue dans ses histoires,c’est les femmes qui s’excises entre elles.Les hommes n’y sont pour rien et bien sur les articles parlant de ce sujet ne le précise jamais.

  • Lolipop

    Je suis surprise que cet article ait fait réagir deux hommes (merci messieurs de vos réactions).
    @Tom, en effet vous avez raison, je n’ai pas stipulé que cette pratique était faite entre femme car je ne le savais pas (ne faisant pas partie de ces ethnies qui appliquent ces actes barbares) mais en même temps c’est presque une évidence : "c’est une affaire de femme" mais elle est "commandée" par les hommes...
    Enfin, des témoignages que j’ai pu lire sur le sujet, les "anciennes" ; qui font exciser ou excisent les plus jeunes ; sont bien souvent peu instruites et n’ont pour connaissances que les "on dit" et autre "légendes traditionnelles (ou pas traditionnelles)" qui racontent plein d’ineptie sur l’excision comme la protection contre le cancer de l’utérus... bref pour vaincre ces traditions barbares, il faut définitivement passer par l’alphabétisation des gens et leur éducation (savoir comment les corps fonctionnent...Etc...).
    Paradoxalement, il existe une région en Inde (désolée je ne me souviens plus du nom de cette peuplade) qui a vu une maîtrise des natalités, notamment par un accroissement de l’éducation des jeunes filles.

  • Stéphane

    Si la pratique est essentiellement le fait des femmes, elle est bien évidemment faite, au pire sous la pression des hommes ou, au minimum, avec leur assentiment puisqu’on le rencontre que dans des cultures patriarcales à l’extrême…

    L’excision est une mutilation : amputation partielle d’un organe sensoriel. Et, à ce titre, la comparaison que certain(e)s font avec la circonsition me parait assez mal venue.

    Si l’excision était effectivement punie sévèrement par les autorités qui appliqueraient en outre des condamnations pénales lourdes, peut-être que les efforts portant sur l’éducation des populations vulnérables seraient plus efficaces également…

  • invo

    la mutilation du sexe des femmes, ôtant tous désirs sexuels, permettait de les garder fidèles.

    ==> Raté pour le coup.
    http://www.newscientist.com/article...
    http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/...
    http://onlinelibrary.wiley.com/doi/...

    Naturellement je m’empresse de dire que je suis contre les mutilations sexuelles sur des personnes non consentantes (garçons ou filles).