Retard

Le 31/08/2011

Elle l’attendait au train de 14 heures et il n’était que midi. Elle s’était préparée tranquillement, une longue douche chaude pour commencer, afin de rendre sa peau tendre et douce au toucher. L’éponge savonneuse était passée et repassée dans ces plis et ces détours, ces monts et ces vallonnements que ses mains à lui ne se lassaient jamais d’explorer. Elle avait dû se retenir pour ne pas profiter de l’occasion et insister plus que de raisonnable. Elle s’était ensuite séchée avant de s’enduire d’un lait d’amandes. Il s’enivrerait de ce parfum en lui prodiguant ses câlins infinis, après l’avoir préalablement possédée d’une étreinte torride et sauvage. A l’évocation de ce rituel venu du fond des âges par lequel ils scellaient désormais leurs retrouvailles, elle constata que sa chatte n’était pas complètement sèche. Elle passa donc doucement la serviette en s’efforçant de ne penser à rien.

Elle était habillée, maintenant, d’un T-shirt moulant et d’un jean. Elle n’avait pas emporté plus glamour mais après tout, ne s’agissait-il pas d’un voyage de travail, de rendez-vous avec les artisans qui devaient donner à leur retraite provençale un petit brin de jouvence ? Et, puis, le jean moulait ses deux rotondités postérieures qu’il aimait tant. Cela ne devrait donc pas lui déplaire.

Elle avala un en cas. La pendule se trainait. Elle se demanda un instant si elle ne devrait pas partir dès maintenant mais la perspective d’attendre dans cette gare futuriste et sans âme la rebuta. Elle prit donc un livre et s’allongea. Le décalage horaire se faisait sentir.
Lorsqu’elle se réveilla, il était 13H30. Même en conduisant à l’italienne elle ne serait jamais à l’heure. Elle chercha à l’appeler pour l’avertir de son retard mais il n’était pas joignable. Ce n’était pas son genre d’être en retard, "c’est parce que je suis amoureuse", pensa-t-elle.

En dépit de ses excès de vitesse, le train était arrivé depuis un bon quart d’heure lorsqu’elle le vit sur le perron, identifiable par sa haute taille et par les battements de son cœur à elle, comme à chaque rencontre. « Et pourtant, cela fait trois ans », pensa-t-elle.
En approchant, elle remarqua son air sombre, un air plus grave que d’habitude sur ce visage aux traits naturellement sévères derrière lequel elle seule savait aller chercher l’homme gai et ouvert, l’amant attentionné et fougueux.

— "Tu es en retard", fut son seul commentaire, accompagné d’un baiser léger. Elle s’excusa et mit en avant la circulation, sa fatigue. Elle pensait que la demi-heure de trajet dériderait son front, qu’elle serait l’occasion de prolégomènes à l’estocade sauvage, comme lorsqu’il l’avait fait jouir sur l’autoroute, les doigts sous sa jupe avec l’air dégagé du touriste en balade, tandis que ses gémissements couvraient l’auto radio.

Mais les tétons fièrement dressés sous le T-Shirt, zélés délateurs de son absence de soutien gorge, n’ y firent rien. Ni la main qu’elle posa négligemment sur sa cuisse, à si faible distance de cette bosse qu’elle lorgnait du coin de l’œil. Rien ! Observant le paysage d’une Provence qui sortait doucement de l’hiver, il répondait par monosyllabes à ses questions. Au bout d’un moment, elle se tut, voulant cacher son agacement et une réelle pointe d’angoisse. Elle anticipait une prise de tête dont elle craignait qu’elle ne gâchât le peu de temps à passer ensemble. Ils arrivèrent ainsi à la maison, silencieux.

Lorsqu’ils furent entrés, elle choisit de ne rien manifester et commença à lui préparer un en-cas. Sa cuisine, dont il raffolait, le mettrait sans doute de meilleure humeur. Lui,sans un mot, monta poser son sac de voyage. Il redescendit quelques minutes plus tard et s’assit sur la canapé.
Détendue par des préparatifs culinaires qu’elle considérait comme un des beaux arts, elle fredonnait, lui tournant ostensiblement le dos, histoire de prendre l’avantage qui revient toujours aux souriants.

Soudain, sur un ton sec et sans réplique, l’ordre fusa : « déshabille toi » Ravie de ce changement d’ambiance, elle se retourna et, sans un mot, commença alors à enlever son T-Shirt, découvrant deux seins majestueux qui, en l’absence de soleil, avait pris le crème de l’ivoire. Elle prenait du plaisir à ce strip-tease inattendu mais le regard froid dont il l’observait la fit se sentir encore plus nue, et elle fit mine de se couvrir la poitrine tandis qu’un trouble inconnu commençait à monter en elle. Naturellement, il allait se lever, la prendre à la hussarde et mettre ainsi fin à cette querelle idiote.

Elle l’observa : il attendait la suite, impassible. Elle déboutonna alors son jean et le fit glisser à terre, non sans conserver sa culotte de dentelle parme. Mais lui regardait ce corps, connu et désirable, sans ciller. Et elle, comme sidérée, se tenait à l’affut du geste qui lui dirait de continuer. Son doigt désigna la culotte, qu’elle fit glisser non sans sentir le froid piquer légèrement ses grandes lèvres devenues subitement humides. D’où elle était, elle ne pouvait pas voir s’il bandait. Elle était sûre qu’il bandait comme un fou mais allez savoir, avec cet air là.

— "Tourne toi", dit-il.
Elle fit un demi tour, sentant son regard glisser sur ses fesses exposées. Au bout d’une éternité, il vint à elle et lui passa sur le visage ce qu’elle reconnut comme un masque de velours rouge. Puis plus rien, la nuit et son pas qui s’éloignait. Elle était là, nue, debout, marquise libertine autant que petite fille désirant sentir ses bras autour d’elle.

Il revint au bout d’un instant et la prit par la main pour la conduire. Bientôt, sous la traction elle se sentit basculer vers l’avant et avant même qu’elle ne comprit, elle était à plat-ventre sur ses genoux. Une seconde après, la première tape cinglait sa fesse gauche.

— "Tu étais en retard", fut la seule explication.
Une fois passée la surprise, elle se laissa aller sans réserve à ce délicieux abandon, à cette douleur qui lui montait le rouge aux fesses et inondait sa chatte, durcissant ses tétons. Elle ne chercha même pas à retenir ses plaintes. Elle gigotait du postérieur, exposant sans honte son fessier de bronze, sa raie plus sombre, sa porte secrète déjà un peu luisante de sueur, et, plus bas, sa chatte dont les lèvres s’écartaient à chaque soubresaut. Son ventre lui disait que Lui n’était pas indifférent au spectacle puisqu’elle sentait se durcir l’objet qu’il dissimulait dans son pantalon.

Soudain, il s’arrêta ; sa main écarta les fessiers et mit de l’ordre dans petites et grandes lèvres. Elle se mordait pour ne pas gémir, ne voulait pas que la victoire fut si facile. Et pourtant, sa chatte exultait à retrouver ce toucher doux et aimant. Aux mains expertes succéda alors une matière douce, fuyante, insinuante : la plume d’autruche. Elle l’avait réservée pour après mais ce contraste avec la violence de la fessée fut trop. Elle gémit.

— "salaud !".
La plume virevoltait dans un ballet délicieux, allant jusqu’à son téton, éventant sa chute de rein, époussetant sa raie, chatouillant sa chatte, s’y accrochant, titillant le périnée, rafraichissant à large coups d’éventails ses fesses encore fumantes. Elle ne savait plus où elle en était. Maintenant, les doigts de son amant prenaient possession de leurs territoires, ouvrant son sexe pour que la plume atteigne les parois écarlates, pinçant ses mamelons, pétrissant ses fesses et la zone tendre au bas de son dos. La plume la rendait folle, ici, là, dans le cou, dévalant son échine, agaçant son trou du cul. Elle savait que son regard n’en perdait rien, qu’il admirait ces fesses qui maintenant se tordaient sous les caresses. Elle sentait sa chatte qui débordait et mouillait son pantalon à lui. Elle commença à jouir.

lls n’eurent rien à se dire, elle sentit le loup glisser et retrouva son regard, rieur, d’enfant qui vient de faire une bonne blague. En quelques secondes il était nu et la pénétrait sans autre forme de procès.
« Je t’aime », hurlèrent-ils, couple de loups sauvages et libres.

[gris]Dascal[/gris]

Commentaires (1)

  • elle et lui

    encore mieux !. je vais faire exprès d,être en retard, la prochaine fois.