Prisonnier des Amazones

Le 12/04/2009

C’était par une nuit d’été, lourde et mélancolique. Prisonnier des Amazones, le beau Démétrius se languissait depuis la veille dans sa hutte de terre cuite que gardaient deux guerrières farouches. Et, allongé à même le sol, il repensait à l’attaque des femmes à sein unique contre les derniers légionnaires de sa compagnie.

Après le naufrage de leur trière partie de Sicile lui et les autres rescapés s’étaient égarés dans les bois sombres de la Thrace. Ils y avaient erré pendant des jours, ivres de faim et de fatigue. Puis, surgies de nulle part, les terribles cavalières leur étaient tombées dessus, à vingt contre cinq. A l’aide de leurs arcs elles les avaient taillés en pièce. Lui seul avait survécu. Et maintenant il attendait que son sort se décide. Lorsque le jour se leva Démétrius entendit des bruits, des voix. Et bientôt il vit paraître dans l’embrasure béante de sa geôle une femme très grande qui tenait une lance et un bouclier rond frappé du symbole d’Artémis : une étoile dont les branches étaient en forme de mamelles. Cette femme ordonna au Romain de la suivre.

Le village des Amazones se constituait d’une multitude de petites maisons. A travers les fenêtres sans volet ni carreau on pouvait déjà apercevoir les occupantes des lieux, ou leurs esclaves, déambuler d’un air nonchalant, souvent nues. Plusieurs fois l’œil de Démétrius rencontra le galbe d’un sein, d’une fesse, exhibés sans pudeur. Et il se souvint avec nostalgie du temps guère lointain où, à Rome, il séduisait par sa beauté et sa jeunesse les femmes des patriciens et des consuls. Depuis deux ans qu’il était soldat les amoureux combats lui manquaient. Car, la guerre épuisant ses forces, le pauvre garçon était désormais contraint de vivre dans une chasteté toute martiale.

Enfin ils arrivèrent à une maison plus grande que les autres, surveillée par des femmes noires portant des casques à cimiers blancs. Cette maison faisait manifestement figure de palais. Démétrius suivait toujours son accompagnatrice. Leurs pieds maintenant foulaient un sol en marbre rose, et, il observait, à l’intérieur du bâtiment, une profusion inouïe de richesses, un luxe extravagant presque égal à ce qu’on rencontre dans les plus belles demeures de l’empereur. Une telle magnificence au sein d’une contrée aussi sauvage…est-ce qu’il rêvait ? Soudain la guerrière s’arrêta devant une porte vernissée de rouge, ornée de sculptures étranges. « Entre ici, Romain, et surtout, si tu tiens à la vie, sache…te comporter avec virilité !… » lui lança-t-elle avec un rire de hyène.

Démétrius pénétra dans la pièce mystérieuse en tremblant. Son courage se disloquait. Il pressentait un péril extraordinaire. Pourtant, ayant poussé la porte, il constata qu’aucun monstre ni aucune bête féroce ne se cachait derrière, et qu’elle ne donnait que sur une simple chambre, assez petite, mais très richement décorée, et dont un lit immense occupait tout l’espace. Sur ce lit une femme était étendue, jeune, revêtue d’une robe de nuit en soie écarlate et dont les yeux verts le fixaient lubriquement. Filtrant à travers la gaze des rideaux, une lumière chaude dorait la peau du Romain. C’était vraiment un mâle superbe, tout en muscles, très grand, très brun. Il ressemblait à ces statues grecques aux idéales proportions qu’on croirait trop parfaites si elles n’avaient été réalisées d’après nature. « On ne m’a pas menti, Romain. Tu possèdes effectivement des appas qui peuvent te sauver » affirma sèchement la jeune femme tout en passant en revue d’un regard moite les alléchants atouts du captif.

Démétrius s’étonna de l’autorité avec laquelle lui parlait l’étrangère. Elle était plutôt petite et douée d’un visage doux et pétillant qui aurait dénoté un caractère plein de candeur, de bonté…s’il n’y avait eu cette voix. Quelle voix ! C’était ce que le poète Horace nomme une « voix d’airain », la voix des maîtres à quoi rien ne résiste. - « Que me veut-elle ? » se demanda aussitôt le légionnaire.

Mais il eut très vite la réponse. La reine des Amazones venait en effet d’ôter sa robe, et son corps nu se dévoila. « Par Jupiter, que de grâces ! ». Non, jamais le jeune soldat n’avait vu une femme aussi belle. Un sein (unique, hélas !) s’épanouissant démesurément, et qui pointait vers le ciel comme pour défier les lois de la pesanteur, une croupe ondulant avec une grâce indescriptible, des cheveux d’ébène.
- « Approche ! », commanda la reine. Démétrius s’exécuta en tâchant, tant bien que mal, de réprimer ses tremblements. Qu’allait-elle lui faire ? lui imposer ?
- « Tu parais troublé Romain ? Est-ce la peur ? ». Ce disant elle lui avait déjà enlevé ce qui lui restait d’uniforme, un bout de tunique troué passé en travers de ses superbes hanches d’athlète. Démétrius se retrouva entièrement nu.

« Eh bien, eh bien, je vois que vos chefs recrutent toujours de vaillants gaillards ! », plaisanta la reine en commençant à lui masser l’entrecuisse. D’une main mutine elle pelotait les couilles bien gonflées à l’étroit dans leur petite bourse, empoigna de son autre main le sceptre encore inerte et se mit à le branler avec délicatesse.
- « Non, n’aie pas peur…n’aie pas peur… je te l’ai dit, cela peut te sauver… » Elle l’embrassait sur le torse, dans le cou, elle humait sa peau chaude, poussait des râles de contentement en enfonçant ses ongles pointus dans les fesses fermes et charnues. Rassuré, Démétrius se détendit, et à mesure qu’il se détendait, selon le principe de la mécanique des fluides, son sexe se tendait, devenait de plus en plus gros.
- « Par Aphrodite, tu bandes, tu bandes mon Romain…encore…voilà…ah ! voilà qui est parfait…tu vois que je ne suis pas méchante !… » La queue de Démétrius atteignait à présent une taille impressionnante, à tel point que la reine louchait presque en la contemplant.

D’abord sa royale langue lécha le gland violet, puis celui-ci fut grignoté par les incisives, puis gobé par des lèvres d’une voracité redoutable. Démétrius ne put s’empêcher de jeter un petit cri de surprise. Il caressait les cheveux de la reine en se tordant sous ses coups de langue et la succion savoureuse de ses lèvres. Ah ! quelle femme, quelle femme ! Jamais le Romain n’avait éprouvé rien de tel, jamais — même entre les bras des plus célèbres courtisanes de Rome, pourtant expertes en amour. Or ce qui contribuait à créer en lui cette volupté inconnue, cette volupté si spéciale, c’était sa position d’esclave soumis aux caprices d’une maîtresse toute-puissante. Oui, il jouissait d’être assujetti, d’être le serviteur (et un serviteur qui ne peut rien refuser sous peine de mort !). « Maintenant lèche-moi … »

La reine se lova dans un amas de coussins finement brodés surmontant une mer d’étoffes soyeuses. Là elle écarta ses cuisses, agrippa la chevelure de son amant et offrit à sa bouche virile un sexe de femme tout gorgé de cyprine. La bouche suça les grandes lèvres, les aspira, aspira et suça aussi le bouton, et but à longs traits la mouille brûlante qui ruisselait de toutes parts. C’était une bouche qui avait visiblement l’habitude de tels hommages, une bouche qui connaissait les mystérieux recoins de la vulve des femmes, qui savait où agir pour déclencher dans leur ventre, dans leurs cuisses, des pieds à la tête, les plus intenses secousses de volupté. Et le Romain, de toute évidence, aimait cela autant que l’Amazone, laquelle râlait et gémissait, mordait ses coussins, se tortillait dans tous les sens. « Ah… Ahhhh ! » Elle eut une convulsion formidable, faillit défaillir. Puis elle se ressaisit et jeta Démétrius sur le dos. « Voilà qui est bien…ah… quelle monture tu fais Romain, quelle monture… ».

Elle semblait hors d’elle, enferrée désormais sur cette queue dressée comme un obélisque et que son vagin dévorait goulûment. Car l’énorme glaive de chair était bel et bien happé. Lubrifiée autant qu’il se peut par la montée du plaisir, la chatte de l’Amazone allait et venait sous la poussée des reins, le mouvement de balancier des fesses, telle une bouche insatiable. Démétrius assistait à ce spectacle paralysé par l’excès de joie qui le submergeait. Il n’en revenait pas. Quelle fougue, quel entrain chez cette petite femme ! « Ah, par tous les dieux…par tous les dieux… » La cavalière frémissait, s’exaltait à chaque engloutissement du membre, le dirigeant vers les zones les plus délectables, les plus sensibles, les moins accessibles. Un deuxième orgasme la terrassa alors qu’elle entamait un galop furieux sur sa nouvelle selle.

Ayant repris son souffle, la reine exigea ensuite que le Romain la pénétra par derrière, en levrette. Elle voulait qu’il fut fort, qu’il fut dur, vigoureux, viril, bref qu’il la prit comme un vrai sauvage. Fasciné par le charme ambigu de cette femme, par sa fougue, par ses manières pleines d’autorité, Démétrius exécutait aveuglément tout ce qu’elle lui ordonnait. Il commença donc de la prendre selon son désir, exprimant toute la puissance de ses muscles dans un va-et-vient qui s’accélérait crescendo et qui finit par devenir d’une intensité furieuse, presque brutale. La reine encourageait son chevaucheur par des gestes et des cris sans équivoque. Elle ne se contenait plus, hurlait, bavait, pleurait, se tordait, déchirait les coussins, l’étoffe des draps, s’agrippait aux tentures qui couvraient les murs. Elle suppliait Démétrius de continuer et cependant il lui semblait qu’elle allait mourir, se dissoudre dans la jouissance, disparaître dans cet orgasme... Leurs corps s’échouèrent finalement l’un sur l’autre après qu’ils eurent simultanément propagé dans tout le palais des hurlements de bêtes à l’agonie.

Quand la jeune reine se blottit dans ses bras robustes, dans ses bras protecteurs et rassurants, Démétrius se crut sauvé. Cette femme montrait tous les signes d’une passion profonde. « - On m’avait dit que les Amazones n’aimaient pas les hommes. Qu’elles ne les utilisaient que pour reproduire leur race, tuant les mâles qu’elles avaient à la naissance » susurra-t-il d’un ton rassuré en caressant du plat de la main le sein de la reine.

" - Certaines d’entre nous les aiment, répondit alors avec regret cette dernière. Elles les aiment malgré la loi. Elles voudraient une autre vie. Mais une reine malheureusement doit savoir que la transgression des règles se paie toujours par la rébellion de son peuple. On ne t’a pas menti, et hélas, je ne peux pas faire autrement que de m’astreindre au respect de la coutume… ». A ces mots Démétrius blêmit, mais déjà la reine tenait en main son poignard à manche d’ivoire. « - Je te jure, Romain, que si j’enfante une fille je chérirai toujours en elle le souvenir de notre étreinte » Et sur ces paroles la reine planta au fond du cœur de Démétrius sa lame empoisonnée, avant de couvrir de baisers et de larmes le corps qui expirait sous ses coups.

Axelle Rose