Plaisirs inavouables

Le 30/04/2013

La chaleur de son corps me submergea, me noyant dans une abysse de désir. Tout mon corps le réclamait, hurlait son nom. J’en avais envie, j’en avais besoin. J’avais besoin de lui, qu’il me comble toute entière, me remplisse, me possède ... J’avais besoin de cette union enivrante. Moi qui, d’ordinaire étais insensible, sans attache, venait de m’enticher de ce jeune homme contre mon gré. J’étais dégoulinante du sueur, j’étais prête à le recevoir. Je me tortillais sur le sol afin qu’il me remarque, qu’il porte enfin son attention sur moi. Il s’approcha, glissa un doigt dans mon intimité déjà humide. Non ! Ce n’est pas ce que je voulais ! Je n’avais pas besoin de préliminaires, tout ce que je voulais c’était le sentir en moi, m’enivrer de son odeur, le boire par la bouche ... Il continua de jouer avec moi, faisant monter la pression qui gonflait dans mon bas ventre jusqu’à ce qu’un raz de marrée de plaisir m’immerge et me fasse suffoquer. Mes cris se répercutèrent sur les murs, emplissant la pièce de cette douce mélodie de jouissance inavouable. Je le regardais dans les yeux, son visage était illuminé par un large sourire. Il aimait m’infliger cela, cette enflure ! Il aimait me voir dans cet état, me faire perdre tout contrôle de moi même, me laisser tremblante et haletante. Il aimait me posséder, me dominer, savoir qu’il était le seul à pouvoir garder ce contrôle sur moi. Il était le seul à me faire monter aussi haut et il le savait, en jouait, en profitait, cette saloperie ! Je dis alors ce qu’il désirait, dans un grognement guttural que je ne reconnus pas :

— Je t’en prie, prends moi.

Alors, sans se départir de son sourire, il vint se placer au dessus de moi. Je soulevais instinctivement le bassin dans sa direction afin de sentir son membre gonflé. Il se frotta d’abord à moi, jouant avec mon clitoris pour refaire naître cette boule au creux de mon utérus. Je n’en pouvais plus, ce n’est pas ce que je voulais. De tout mon poids, je le fis basculer sur le côté afin de l’enfourcher et de le glisser en moi. Dés qu’il me pénétra, un frisson de plaisir m’immobilisa. Enfin ! Qu’il était bon de le sentir à l’intérieur de mon corps, me combler si parfaitement ... C’était tellement bon, tellement agréable ... Je ne voulais plus jamais que cette sensation s’arrête. Pourtant, je me mis à onduler des hanches, en un mouvement fluide. Cette position avait le don de me faire monter très vite à des sommets inimaginables et l’orgasme me submergea. Je ne pouvais plus bouger, chacun de mes muscles contractés par le plaisir. Mais jamais, oh jamais il ne m’aurait laissé dans cet état, il m’attrapa par la taille, me fit basculer vers l’avant afin que le haut de mon corps soit couché sur le sien et il se mit à se mettre des va-et-vient rapides, tellement rapides que l’orgasme dura, encore et encore, faisant accélérer mon cœur de plus en plus vite jusqu’à ce que la sensation d’imploser devint insupportable. Lorsqu’il finit par s’arrêter, j’étais essoufflée, épuisée, pantelante, incapable d’aligner deux pensées cohérentes ... Il me fit alors rouler sous lui, sans rompre notre lien charnel. Il fit place à la tendresse, me regardant avec ce regard qui disait combien il pouvait tenir à moi malgré le fait que nous ne soyons qu’amis et partenaires sexuels. Il déposa un baiser dans mon cou, sur mon menton, sur mon nez avant de se décider à atteindre ma bouche. J’enroulais mes bras autour de sa nuque et l’attirait d’avantage à moi. Il se remit à onduler les hanches sans briser notre étreinte. Je sentis que ses forces l’abandonnaient, que pour lui aussi la délivrance n’allait pas tarder. Alors l’orgasme explosa en chacun de nous, simultanément. Je hurlais dans sa bouche puis dans son cou, l’attirant le plus possible à moi afin que nous soyons totalement collés. Une dernière secousse le traversa avant qu’il ne s’immobilise à son tour et ne s’écroule sur moi. Nous sommes restés un moment ainsi, le souffle court, le corps brûlant. J’avais des pensées prodigieusement niaise. Je m’abstins d’en parler à voix haute mais, le plus surprenant à ce moment là ne fut pas ce plaisir incomparable ni le bonheur innommable que je ressentais, mais que nos nos poitrine collées l’une à l’autre laissaient échapper le son de deux cœurs, battant à l’unisson.

[gris]Arkanne[/gris]