Le clitoris est l’avenir de la femme

Le 20/06/2011

La question revient encore sans cesse : comment obtenir et/ou reconnaître l’orgasme féminin ? Que les hommes puissent douter, soit, mais puisque de nombreuses femmes s’interrogent encore, il est grand temps de revenir sur une question qui fait couler tant d’encre.
Explications.
Jusqu’à une époque très récente, la science était entre les mains des hommes, ce qui les laissait seuls à s’exprimer sur la sexualité féminine. Le plus souvent convaincus d’emblée de leur supériorité (sur ce terrain-là comme ailleurs), le discours a été biaisé d’entrée, notamment par Sigmund Freud. Ce dernier partait du principe qu’il existait deux jouissances chez la femme, une jouissance « infantile » la clitoridienne, et une autre, « mature », la vaginale, qui dans les deux cas auraient été déficientes : « le plus fort motif d’éloignement de la mère qui émerge c’est qu’elle n’a pas donné à l’enfant un vrai organe génital, c’est-à-dire qu’elle l’a fait naître femme ». De sa longue amitié amoureuse avec Marie Bonaparte, il aura entendu l’importance qu’elle attachait au clitoris, elle qui avait eu l’intuition du rôle de cet organe, elle qui est allée jusqu’à se faire opérer, pensant qu’un clitoris très près du vagin était la bonne solution pour atteindre l’orgasme vaginal. Freud, au-delà de sa misogynie, avait bien noté l’importance du clitoris : « Un homme n’a en somme qu’une seule zone génitale prédominante, un organe sexuel, tandis que la femme en possède deux : le vagin qui est proprement féminin et le clitoris analogue au membre viril. »
Et de fait il est analogue dans le sens où pour la plupart des femmes, l’orgasme s’obtient par la sollicitation directe ou indirecte du clitoris, semblable en cela à l’homme qui atteint l’orgasme par une sollicitation du pénis.
Les chiffres s’accordent à dire que seules 30% des femmes ont des orgasmes vaginaux. Pour toutes les autres femmes (en dehors des 10% qui ne l’atteignent pas), la jouissance passe par le clitoris, la seule pénétration du phallus ne suffisant pas à atteindre l’orgasme, ce qui ne remet aucunement en cause la manière dont les hommes nous font l’amour. Le clitoris, qui possède 16 000 terminaisons nerveuses (deux fois plus que le pénis), est la seule partie du corps humain qui n’a pas d’autre fonction que de procurer du désir, et les spasmes que nous ressentons au moment de l’orgasme, cette contraction du vagin (voire même de l’utérus), est initiée par le clitoris, qui encercle le vagin, lequel est peu innervé.
Résumons : dans 60 ou 70% des cas, la femme obtient un orgasme si, pénétrée, elle ou son partenaire stimule également son clitoris (ce qui aura aussi pour effet d’augmenter significativement la lubrification). Les hommes, excités par la masturbation féminine, ne souffriront pas de cette « aide » manuelle, et la langue française est bien faite : on parle bien « d’aller chercher son plaisir ». Ensuite, comment reconnaître cet orgasme ? Le clitoris durcit, tout comme la pointe des seins, la respiration devient plus rapide, la pointe des pieds se tend, mais dans ce point de non-retour, c’est l’insertion d’un doigt dans le vagin qui confirme le plus aisément l’orgasme : on sent quelques spasmes (en général de l’ordre de trois à cinq) et il devient insupportable de toucher le clitoris, devenu hypersensible. Suit une période courte dite réfractaire, où il est impossible de bouger et où se diffuse alors dans tout le corps une sensation de bien-être absolu.
On ne le répétera jamais assez : c’est le clitoris qui est l’avenir de la femme.

[gris]Sophie Bramly[/gris]

© Peinture : "Dying Amazon" de Franz von Stuck (1863 - 1928)

Commentaires (7)

  • Lydie

    Le vaginal pour moi est vraiment l’avenir de la femme , c’est tellement intense de sentir son homme nous faire l’amour et avoir un orgasme vaginal , lydie 23 ans

  • Lilith

    oui, mais il semblerait que le clitoris a un rôle crucial même lorsque l’on pense que c’est vaginal, en raison de sa proximité avec le vagin : cela ne remet pas en cause le plaisir qe nous donne l’homme, tout est lié. Le plaisir est le présent de la femme. Pourquoi reporter toujours à demain ce qui peut être fait aujourd’hui ?

  • découverte

    je confirme, le clitoris ce "petit" organe qui ne l’est pas, car nous n’en voyons qu’une partie, est notre organe du plaisir....bien sur lorsque nous sommes pénétrées nous avons pour la grande majorité d’entre nous aussi un plaisir vaginal, mais ce ne sont que les terminaisons nerveuses du clitoris qui nous procurent l’orgasme vaginal. D’aucunes diront et le point G alors ? et bien il existe bien mais innervé par le clitoris. tout comme l’anus, pour celle qui arrivent à jouirent lors d’une penetration anale , on ressent bien que le clitoris joue un role dans cette jouissance.
    Bien sur la jouissance est là car nous decidons de jouir, nous nous laissons aller au plaisir, et nous laissons notre corps parler. L’important n’est pas de savoir comment on a du plaisir, l’important est de jouir et d’être en harmonie avec son ou sa partenaire...
    arretons avec cette image de la femme soit vaginale soit clitoridienne....l’avenir est simplement la jouissance, qu’importe comment elle arrive, car a force de lire dans les magazine qu’on doit jouir comme ci ou comme ça on va finir par devenir anorgasmique ! ça serait très dommage....
    je vous souhaites pleins d’orgasmes , bonne soirée.

  • Anaelle

    j’adhère ! je suis tout a fait d’accord ! la description de cette jouissance est juste parfaite, c’est exactement ce que je ressens à chaque fois ! merci pour cet article bien écrit et qui donne plaisir à lire ! :)

  • Cléa

    Médecin, j’ai souvent été consultée par des femmes qui se PLAIGNAIENT de n’avoir que des orgasmes clitoridiens. A cela je voudrais apporter deux commentaires.
    1/ Sans me faire la défenderesse de Freud je veux dire que le langage et la problématique de l’inconscient qui fondent la psychanalyse ne peuvent se discuter qu’avec les termes propres à cette science et non avec les moyens à la disposition du conscient, pas plus que la grammaire et le vocabulaire d’une langue ne peuvent s’appliquer à une autre langue. ( Rappelons nous des "faux amis " chers à l’anglais !!! ). Quand Freud parle de vagin et de clitoris il le fait en analyste, pas en clinicien sexologue....
    2/ Au début de ma carrière, j’ai balayé ces plaintes d’un revers consolateur de la main avec des arguments du genre : " Qu’importe le vin pourvu qu’on ait l’ivresse", attitude maternaliste que j’ai abandonnée au profit d’une écoute authentique ( Enfin j’espère ). Et ce que m’ont dit ces femmes de leur "anorgasmie vaginale", c’est bien qu’il y a pour elles un niveau de satisfaction différent entre leur orgasme clitoridien et cet orgasme qu’elles n’obtiennent pas avec et pendant la pénétration. Elles ne se pas données pour but de s’attirer les faveurs de ce phallo de Freud, ni de redorer le blason des analystes misogynes. Non tout simplement elles exprimaient l’aspiration non satisfaite en un statut vis à vis d’elles mêmes et vis à vis de l’homme, qu’elles n’arrivaient pas à occuper.
    Alors, certes, si du point de vue de la sexologie du résultat tout se vaut, peut-on dire que la psychologie ne doit être appréhendée que sous cet aspect d’efficacité ? Ce serait justement aller à l’encontre du but recherché qui pare la sexualité humaine d’une dimension psycho-affective où l’inconscient oeuvre pour la plus grande part.....

  • Cléa

    Médecin, j’ai souvent été consultée par des femmes qui se PLAIGNAIENT de n’avoir que des orgasmes clitoridiens. A cela je voudrais apporter deux commentaires.
    1/ Sans me faire la défenderesse de Freud je veux dire que le langage et la problématique de l’inconscient qui fondent la psychanalyse ne peuvent se discuter qu’avec les termes propres à cette science et non avec les moyens à la disposition du conscient, pas plus que la grammaire et le vocabulaire d’une langue ne peuvent s’appliquer à une autre langue. ( Rappelons nous des "faux amis " chers à l’anglais !!! ). Quand Freud parle de vagin et de clitoris il le fait en analyste, pas en clinicien sexologue....
    2/ Au début de ma carrière, j’ai balayé ces plaintes d’un revers consolateur de la main avec des arguments du genre : " Qu’importe le vin pourvu qu’on ait l’ivresse", attitude maternaliste que j’ai abandonnée au profit d’une écoute authentique ( Enfin j’espère ). Et ce que m’ont dit ces femmes de leur "anorgasmie vaginale", c’est bien qu’il y a pour elles un niveau de satisfaction différent entre leur orgasme clitoridien et cet orgasme qu’elles n’obtiennent pas avec et pendant la pénétration. Elles ne se pas données pour but de s’attirer les faveurs de ce phallo de Freud, ni de redorer le blason des analystes misogynes. Non tout simplement elles exprimaient l’aspiration non satisfaite en un statut vis à vis d’elles mêmes et vis à vis de l’homme, qu’elles n’arrivaient pas à occuper.
    Alors, certes, si du point de vue de la sexologie du résultat tout se vaut, peut-on dire que la psychologie ne doit être appréhendée que sous cet aspect d’efficacité ? Ce serait justement aller à l’encontre du but recherché qui pare la sexualité humaine d’une dimension psycho-affective où l’inconscient oeuvre pour la plus grande part.....

  • razta

    la femme DOIT etre clitoridienne ET vaginale !!!
    une chance au grattage une chance au tirage !!!