La page

Le 26/03/2011

Comme souvent dans les toilettes des cafés parisiens, il n’y a plus de papier. Anita ouvrit son sac, rien. Anita fouilla ses poches, ne trouva qu’un ticket de métro. Sur l’étagère, un livre déjà vieux, en déchira 6 pages d’un coup, et se torcha les fesses, dans un soupir de satisfaction, car le papier bible convenait parfaitement. Il lui restait une page, elle lisait tranquillement quand on tambourina à la porte.
Elle plia vite la page, sortit, se heurta à l’odeur d’un homme qui la bouscula presque, de ses larges épaules d’homme pressé, la main sur la braguette. Un éclair de désir lui transperça l’entre-jambe, lui ouvrit les fesses et la bouche. Elle calma sa furieuse envie de tenir la bitte de cet inconnu dans sa main, en attrapant le savon jaune, empalé au mur, en mouillant, branlant astiquant, elle n’en pouvait déjà plus.
Le gros savon ovale libérait une odeur de citron, elle caressait, pour le plaisir d’astiquer, pour le sentir se transformer en mousse, au fur et à mesure qu’elle y mettait de l’eau, en giclées trépidantes. Les aller et venues expertes lissait l’ovale parfait, en insistant sur le bout.
L’homme, qui venait de sortir, réajustait son pull sur sa peau nue, se remontait les manches.
Il découvrit le manège enchanté d’Anita, dont les cheveux couvraient le front, il lui découvrit le visage, comme s’il la connaissait, en passant sa grosse main en râteau dans la frange, sans rien demander, comme s’il était chez lui, la regardant fixement dans le miroir.
Son regard de propriétaire terrien la dégoûta, la vulgarité de son geste le rendait répulsif, mais ne diminua en rien son excitation, au contraire, elle n’y comprenait rien, la main d’Anita branlait plus fort, l’autre rinçait les bulles.
Elle exerçait des pressions plus rapides dans l’écume, ponctuait de tapotements avec ses doigts humides et de massages avec la paume, en petits cercles précis.
Ses ongles manucurés se plantèrent un instant dans la grosse savonnette, son autre main s’attachait à défaire son pantalon, une main inconnue, carrée, large comme un battoir, l’attrapa aux hanches.

— Vous êtes gauchère, moi aussi ! Rampant jusqu’au pubis, nu, épilé, complètement lisse, le maître était chez lui, une tête chercheuse au bout des doigts, avançant au radar.
Il prit le visage d’Anita avec violence par le menton, et le tordit vers lui pour l’embrasser par derrière, plongeant sa langue en elle en même temps que sa main, dans la douceur inconnue.

Elle fabriquait de la mousse fine. Ainsi introduite, elle déchargea très vite. Ca le rendit fou, il bandait derrière elle, leurs regards dans le miroir étaient vissés, elle sortit sa langue pour rendre ses lèvres plus douces, essoufflée et comblée, elle le suça à genoux comme une madone.

Santa Maria del Popolo

Commentaires (1)

  • Michel

    Texte un peu rapide. Dommage parce que l’idée de départ était bonne. Par ailleurs, je n’ai pas saisi le lien avec les pages déchirées du livre et l’absence de papier... Mystère