La fabuleuse histoire de la fellation

Le 19/03/2014

Ca n’est pas évident, comme ça, mais la fellation a son histoire, que Thierry Leguay, professeur de lettres, retrace dans son livre "La fabuleuse histoire de la fellation". Au cours des siècles, elle a été vantée, désirée ou cachée, et si on ne sait rien des pipes au paléolithique, on sait que les Egyptiens trouvaient naturel d’exhiber des phallus, symboles de vitalité (Toutânkhamon aurait été momifié avec son sexe en érection, tenu par des bandelettes !) et que les prostituées égyptiennes étaient réputées pour leurs talents de fellatrices. A partir de là, tout devient plus clair.
Mais avant de retracer 5.000 ans de pompiers, il faut savoir que "Mettre dans la bouche le membre en érection s’appelle irrumer, verbe qui au sens propre signifie donner le sein (...)". La fellation ne s’applique que lorsqu’il y a succion et, curieusement, ce sont les Lesbiens (habitants de l’île de Lesbos) qui passent pour les inventeurs de la succion.
Le chaste XIXe a écarté la pratique des moeurs de l’époque, mais, officiellement, elle est revenue avec la libération sexuelle. Ce qui ne vaut pas partout : elle serait interdite encore aujourd’hui dans de nombreux pays d’Afrique, au Chili, au Nicaragua, dans les Caraïbes, dans la plupart des pays du Proche et Moyen Orient et dans de nombreux états aux U.S.A.
La pipe se suggère au cinéma, mais c’est surtout dans la littérature que l’on trouve des scènes anthologiques, et de longs extraits des meilleures se retrouvent ça et là dans le livre, distillant ainsi recettes ou inspirations, comme ici, à propos du "salsifis rêveur" : "L’homme couché sur le ventre dans un hamac en fibre de coco laisse passer sa verge à travers une maille du hamac, celui-ci est suspendu à 30cm au-dessus du sol, au-dessous de lui généralement une jeune captive s’étend, plaçant sa bouche au niveau de la verge du chef. Puis, on imprime au hamac un vigoureux balancement, et, chaque fois que la verge passe au point le plus bas de la trajectoire, la femme postée, la langue à l’affût, opère le plus grand nombre possible de vibrations sur le gland ; à mesure que les oscillations diminuent, les vibrations linguales se rapprochent et, au moment suprême, elles deviennent ininterrompues. La terminaison se fait comme chez nous".
Un raffinement qui s’adapterait très bien au cunnilinctus ?

Thierry Leguay
La fabuleuse histoire de la fellation
Editions La Musardine
256 pages
8,50€