Homo erectus

Le 17/09/2012

Cela fait déjà presqu’une heure que je marche sous la pluie battante. Mon poncho vrillé par le vent tourbillonnant ne m’est plus d’aucune utilité, je suis trempée jusqu’aux os et grelottante quant enfin mon compagnon de randonnée, quelques mètres devant moi, me fait un signe en direction du gite de montagne dans lequel nous avons prévu de faire une halte en attendant une accalmie. Nous poussons la porte et entrons dans le local inoccupé. Nous nous débarrassons vite de nos sacs à dos les fouillant à la recherche de vêtements secs que nous ne trouvons pas car ils sont restés dans la voiture pour notre retour vu que la pluie n’était pas prévue par la météo. Une once de découragement est effacée par la vue d’une cheminée à coté de laquelle prônent quelques buches et du petit bois. Je demande à mon ami de préparer le bois pendant que frénétiquement je cherche un briquet ou des allumettes. La flambée à peine commencée nous enlevons nos vêtements pour les faire sécher et ôter le froid humide qui nous pénètre. Nous nous retrouvons tous les deux en sous-vêtements, trempés eux aussi. Nous marquons un temps d’hésitation, nous nous regardons en souriant avec le souvenir commun de nos huit ans ou nous nous sommes déshabillés dans une grange pour découvrir nos différences. Pudiquement nous nous retournons, je compte jusqu’à trois, comme cette unique fois-là, avant de dévoiler nos intimités. Ma nudité devant lui ne me gêne pas et est sans arrière-pensée car, dommage pour moi, il m’a avoué depuis longtemps son homosexualité. Nous sommes maintenant entièrement nus debout à nous chauffer, chacun d’un côté de l’âtre, telles deux statues antiques oubliant que d’autres randonneurs pourraient survenir.
Il a ses mains appuyées sur le haut de la cheminée face aux flammes qui illuminent son corps et mes yeux coulent sur lui. Sa silhouette longiligne est toute lisse sans pilosité, je me demande si c’est naturel ou le résultat parfait d’une esthéticienne. Des pectoraux sont dessinés sur son torse et des abdominaux sculptés à sa ceinture par des heures de culturisme. Son dos bien droit tombe sur ses fesses glabres et rebondies qui invitent aux caresses. Le tout est porté par des jambes d’athlètes musclées. Mon inspection se termine sur son sexe mis alternativement en lumière au gré des flammes. Ses testicules recroquevillés comme deux mirabelles par le froid il y a quelques minutes, se sont transformés sous l’effet de la chaleur en deux belles figues mûres prêtent à être cueillies. Ils ont été eux aussi méticuleusement épilés et se fondent avec sa queue souple que le réchauffement a ramenée à une taille plus avantageuse. L’ensemble est joliment orné d’un système pileux strict, surement l’œuvre d’un coiffeur spécialisé en pubis. Cela change des broussailles de mes amants, ce qui me suggère l’idée de prochains préliminaires avec eux.
C’est la première fois que je ne fais pas bander un homme à la découverte de mon corps nu. Mon orgueil féminin est atteint bien que je connaisse ses penchants sexuels. Par contre lui fait mouiller mon intérieur intime tandis que l’extérieur sèche encore. La chaleur devenant insupportable je me recule, attrape une couverture que j’étale par terre devant la cheminée pour m’y asseoir, face aux flammes. Il m’imite pour venir à coté, mais sans nous toucher. Nous discutons un moment remontant à notre enfance quand son corps est traversé par un frisson. Je me mets à genoux derrière lui et le frictionne pour le réchauffer. Mes frictions énergiques au début deviennent plus caressantes. Mes mains se promènent durant quelques minutes de son dos à ses épaules pour s’aventurer ensuite sur son torse que je masse. Je m’aperçois avec fierté que mes caresses ont créé un début d’érection. Cela m’encourage à tenter le coup pour lui demander :
« Tu as déjà couché avec une fille ? »
« Non »
« Tu aimerais essayer avec moi ? »
« … »
J’interprète ce silence comme un oui timide sans assurance, aussi je continue mes attouchements descendant de plus en plus bas jusqu’au pubis mais sans en améliorer sa rigidité.
« Couche toi sur le dos, ferme les yeux, fantasme et laisse toi faire. »
Il s’exécute pour recevoir la suite de mes étreintes. Mes mains glissent sur son corps comme celles d’un sculpteur sur son marbre. Elles repartent vers son sexe ou mes doigts se mêlent au reste de toison taillée comme des rayons autour de son astre. Je frotte le dessus de ses cuisses puis leur intérieur, je remonte palper les figues, les soupèse pour enfin prendre sa bite mi-dure dans ma main et entame un mouvement de va et vient habituellement apprécié de cet organe. Malheureusement je n’arrive toujours pas à obtenir le lever du soleil. Dans une dernière tentative je me penche vers lui pour le prendre dans ma bouche quand il m’arrête.
« Non n’insiste pas ! Couche toi sur le ventre et laisse-moi faire ».
Pendant que je m’allonge, il se lève pour ajouter une bûche au foyer et prendre un flacon dans la trousse à pharmacie de son sac. Il se poste à genoux à mes côtés, fait couler du liquide sur ses mains qu’il frotte l’une conte l’autre et entreprend un massage doux et patient des épaules, la nuque, le dos, les reins et les fesses. Ces dernières sont malaxées fréquemment avec des doigts qui glissent dans la raie. Tout cela me procure un immense plaisir. Je tourne la tête pour découvrir la silhouette de mon masseur projetée en ombre chinoise sur le mur par les flammes. Une ombre sans équivoque se dresse progressivement de son entrejambe. Je réalise que mon côté face avec ma nuque aux cheveux courts et ma croupe ont eu plus de succès sur sa libido que mon côté pile. Je devine ses intentions qui sont confirmées quand un doigt s’attarde sur ma collerette cherchant à la pénétrer en douceur. Cela me procure un petit désagrément psychique compensé par un grand agrément physique. J’hésite à l’attitude à adopter quand il me murmure :
« Tu serais d’accord si je m’introduis par la petite entrée ? »
Je lui accorde ce que j’ai refusé jusqu’à présent à mes amants. Du liquide frais de son flacon coule maintenant entre mes fesses pour s’infiltrer dans le petit trou accompagné d’un doigt. Ce majeur lubrifié et agile me procure un bien-être que je n’imaginais pas, mon cul remonte petit à petit sous la jouissance et je me retrouve sur les genoux offerte à l’astre viril.
« Je suis prête » dis-je tout en appréhendant tout de même la taille du membre tendu. Mon ami enfile le préservatif prit dans sa trousse, le lubrifie un peu plus avant de s’enfoncer progressivement en moi. Je me mords les lèvres car cela est bon et douloureux à la fois. Le passage fait, tout n’est plus que volupté m’arrachant des cris d’extase sous ses coups de reins joints à mes propres caresses dans ma chatte ignorée. J’épie nos silhouettes projetées dans cette attitude bestiale mais stimulante jusqu’à voir la dernière ruade accompagnée du râle de satisfaction.

Le silence revient, il n’y a même plus le bruit de la pluie dehors. Je suis flattée d’avoir fait succomber mon ami, même si ce n’est pas de la façon attendue, et heureuse de cette initiation commune mais différente pour chacun.

[gris]Sucredorge[/gris]

Commentaires (2)

  • Alice

    C’est bon, y’a deux trois trucs que j’aurais pas tournés comme ça, mais peu importe

  • MichelAime

    Oui, c’est plaisant à lire et finalement bien amené !