Bathroom rock

Le 21/12/2009

Sortie de bain. Je répands sur mon corps, en perles liquides, cette crème hydratante qui le rend si soyeux. Le fluide glacial s’écoule entre mes seins et réveille mes sens engourdis par l’air chaud de la vapeur en suspension. Ostensiblement mes neurones basculent vers des pensées charnelles. Dans le miroir chargé de buée moite je contemple la goutte qui lentement trace son sillon vers mon ventre comme une larme glacée. Elle s’installe en suspend, dans mon nombril qui l’emprisonne un instant.

J’essuie un frisson, je me demande si elle va oser s’aventurer encore plus bas.

Je ne suis pas la seule.

A deux pas de moi, tu t’es appuyé contre le chambranle de la porte et tu m’observes en souriant avec des yeux qui en disent long sur le plaisir naissant que provoque cette vision. De tes oreilles pendent les deux fils électroniques du MP3 que tu as enfoui dans la poche de ton jean. Les écouteurs laissent échapper les vibrations d’un rock’n’roll torride et envoutant. Une puissante voix de rockeur insuffle dans ta tête une mélopée sensuelle.

Tu m’invites d’un geste à poursuivre ma toilette, genre : « fais comme si je n’étais pas là ».

Mes mains interrompues brièvement par ta présence reprennent lentement leur promenade sur mon corps, mais je sens sur ma droite tes yeux insistants dont la piqure me mord. Ton regard fait pointer, comme deux boutons de sonnette, mes bouts de mamelons rougis par la douche qui contrastent sur ma peau rosée. Ils demanderaient bien à être pressés par toi, mon facteur veut-il sonner cette fois ?

Voilà que remonte en direct de mon inconscient un furieux désir de provoc’ qui m’incite à transformer mes gestes en show improvisé. J’ai ce qu’il faut pour t’aguicher.

Je presse au creux de ma main le plastique de mon produit de beauté dont l’embout crache sa chair, blanche comme ton sperme. Cette évocation me réjouit. Le tube glisse entre mes doigts, j’en fais gicler le contenu sur mes seins de petits coups secs et brefs.

Tu me regardes et tu souris en connivence. Nous sommes branchés sur la même accointance.

Me vient soudain l’envie d’aiguiser plus profondément tes sens. De déclencher chez toi des torrents de concupiscence dirigés sur moi.

Je te connais, tu raffoles me voir batifoler avec mes seins. Un grain de fluide opaque à leurs extrémités, ils re-pointent aussitôt vers le ciel en virgule et se rétractent de plaisir à ce frais contact. Je te les présente. Je les effleure. Je les échauffe pour toi de mes paumes bien à plat. Je les agace. Je les excite de l’index pour vérifier sur toi l’impact du tableau que j’ai envie de te peindre. Tu les lèche de tes yeux qui n’en perdent pas une miette. Cette vision t’émoustille. La vision de mon plaisir qui s’enclenche et de mes seins en érection.

Tu opines d’un air entendu. Tu es d’accord, tu en veux encore.

Alors je les empoigne. J’étale la crème fluide sur toute leur surface. Mes doigts en éventail, courent face à toi, sur les deux globes gluants, remontent, redescendent en faisant clapoter cette liqueur qui fuit dans leurs interstices avec un petit bruit évocateur. Mes seins me brûlent maintenant du désir qui me lance. Je les palpe, je les pétris, je les malaxe. J’en éprouve la pesanteur et combien leurs voluptueuses rondeurs ont vocation à combler l’enveloppe charnelle de tes mains. Je te suggère en tant que voyeur qu’ils n’ont été fabriqués que pour toi. Je t’en expose le volume à pleines mains. Je te propose leur masse de chair salivante dont je fais saillir en offrande les tétons roses turgescents. J’ai hâte que tu me touches maintenant. Je te les tends pour que tu t’en occupes à ton tour. Que tu poses tes mains sur moi. Que tu les prennes. Que tu les tiennes. Avec tes mains, avec ta bouche, ce que tu voudras mais que tu les prennes, que tu les prennes maintenant !

Tu souris et tu me mates avec insistance, sans plus remuer qu’une statue grecque.

Tu as sorti nonchalamment une main de ta poche mais au lieu de me saisir les seins comme j’y prétends tu l’as posée sur ta braguette en me défiant.

Provoc’ pour provoc’. Tu ne donnes pas signe d’en faire plus pour l’instant. Debout contre la porte tu écoutes sans bouger la musique qui bat dans tes tempes.

Je m’impatiente.

Le tam-tam du rock’n roll me fait remuer des hanches.

Ça te plait, tu acquiesces encore. Tu presses ta paume le long de ta braguette et tu pousses le son du MP3 plus fort.

Tu en veux plus encore.

Mes deux mains descendent lentement sur mes hanches. Ton regard suit leur trajectoire.

J’ondule du bassin au rythme de la musique, tu dodelines de la tête en même temps que moi.

D’un doigt je récupère un peu du fluide abandonné dans mon nombril et j’en souligne mon pubis. Je le peins tout entier. Mon pinceau improvisé descend entre mes cuisses en une lente chorégraphie de va et vient musical et je sens la proximité de mon sexe brûlant.

Tu me regardes faire et je te vois opérer sur ton jean le même mouvement que moi.

Je jouis déjà de l’effet de mon exhibition sur toi.

Nous nous regardons et nous nous caressons ensemble à l’unisson de nos désirs qui montent. Toujours provocante je propulse entre mes jambes une giclée de produit de beauté pour rafraîchir mes lèvres en feu. Le contact froid me brûle encore davantage et décuple la tension qui s’est installée au creux de mon ventre. J’y fais jouer mon majeur, à la recherche de la bonne cadence.

Tu as déboutonné le haut de ton jean jusque sous ton nombril et je constate que tu ne portes pas de slip. Ton ventre plat, encore bronzé m’arrache les yeux de la tête comme le loup de Tex Avery. Tu t’es rasé, ou épilé. Exprès ou pas ça fait pub pour Levi’s et ça déchaîne en moi de vieux fantasmes adolescents.

Mon envie de toi se fait sentir violemment au fond de mes entrailles.

J’ai envie de voir ton sexe nu, érigé, dressé là devant moi, à cause de moi.

Allez vas-y ! Dégrafe ta braguette, fais sauter les boutons un à un, montre-moi ton sexe ! J’ai faim de toi.

Tu te rapproches de moi et tu disposes dans le pavillon de mes oreilles les deux écouteurs de ton baladeur qui hurle. Le rock m’explose la tête. Tu bandes. D’un geste du menton tu m’intimes de bouger. Je ferme les yeux sur ton sexe gonflé et me plonge dans ta musique. C’est comme ça que tu me préfères, mouvante, vibrante au son du rock. Le son qui se déchaîne rend le mien vivant. Je m’y laisse prendre comme si c’était ton corps. Mes doigts visitent mon sexe en rythme, parcourent les bords de ma rivière. Se promènent sur mon corps, remontent et redescendent de mes seins à mes cuisses. J’ondule et je me cambre comme une danseuse de R and B dans l’impatience que tu t’occupes de moi.

Je ne sais ce que tu attends pour me rejoindre dans cette danse enivrante.

Tu n’en fais rien. Trop occupé à gouter la satisfaction de ce que tu arrives à déclencher et du plaisir que je prends à répondre à tes injonctions silencieuses.

Tu as sorti ta verge qui dardait dans ton jean trop violemment. Tu en découvres le gland et en effleure l’extrémité d’un doigt tout en me regardant.

La perception de ton sexe tendu fait répondre mon corps au maximum. Je sais que tu ne me toucheras pas. Pas maintenant. Ton ambiance est au spectacle, tu me veux sur ta scène. Une danseuse de peep show. Sexy rock’n’roll show.

Ta distance m’excite plus fort, je me plie à ton envie du moment pour t’offrir un tableau de plus en plus chaud. Zoom à fond sur mon sexe que tu ne lâches plus des yeux. Ok tu veux me voir jouir d’abord. Je sollicite mon clit au rythme de la musique qui fait palpiter mes tympans, je me laisse pénétrer de son tempo saccadé qui fait battre mon cœur plus fort. La musique décuple mes sens. Je suis à fond dedans. Coups de bassin et coups de tête suivent la cadence. Mes cheveux fouettent mon visage. Ça y est je suis en transe. Je suis Mick Jagger sur son podium. J’occulte le monde extérieur, mes jambes tremblent et chancellent mais je reste debout. Une première décharge électrique me lance de l’entrejambe jusqu’au crâne et je me fonds dans le monde musical qui m’emporte. Les coups de la batterie et la voix du chanteur qui hurle à en avaler son micro résonnent dans tout mon être. Livrée à son mouvement j’active mon clito en cadence comme si je pinçais les cordes de sa guitare électrique. C’est ça que tu voulais que je ressente. Que je sois ta choriste, ta rockeuse sur tes planches. Que je jouisse physiquement du rock comme s’il émanait de toi. Que j’exprime ce qu’il t’inspire.

Mais je voudrais tes doigts. Tes doigts de ton côté jouent à la Jimi Hendrix sur ton membre en rut et je sens que nos accords ne vont pas tarder à s’harmoniser. Isolée dans la musique qui poursuit son voyage dans mon corps je lis sur tes lèvres, sur ton visage que l’issue n’est pas loin. Je ne vais plus tenir le coup bien longtemps.

Tu te rapproches. Tu me retournes. Tu me plies d’une pression sur la nuque. Je m’accroche où je peux. Je sens maintenant le mouvement de ton sexe qui vient cogner le bas de mon dos ou la raie de mes fesses. Toujours au rythme de la musique. Tu me prends les seins d’une main. Enfin ! De l’autre tu maintiens ton pénis fermement et tu le branles énergiquement sur mon clito en fureur qui m’entraine vers l’extase. Dans les haut-parleurs le rockeur n’en peut plus de frotter sa guitare, il épuise ses cordes qui pleurent dans un ultime vibrato. Le batteur le relaie d’un cinglant roulement de baguettes. Je te sens enfin. Tu me rejoins. Tu lâches le son. Je jouis encore une fois et je crie dans ton micro. Tu craches entre mes hanches à grands coups de manche de guitare ta mélodie musclée. Les écouteurs tombent sur le carrelage en tintant. Oh Baby ! I really love rock’n’roll.

[gris]Cécily[/gris]

Commentaires (1)

  • pzaeavgX

    AFAIC that’s the best anwser so far !