1940-1945 Années érotiques : Vichy ou les infortunes de la vertu

Le 31/03/2009

Quelles heures plus sombres que celles de la Seconde Guerre mondiale ? Pourtant, comme à toute époque, l’infortune n’empêche pas femmes et hommes d’être parfois détournés de leur affliction par l’appel du désir. Patrick Buisson, directeur de la chaîne Histoire, propose un aperçu de l’envers du décor de l’Occupation.
On découvre ainsi comment l’arrivée des Anglais en France, venus prêter main forte à leurs alliés, a exercé un attrait inattendu sur des Françaises dont les maris se trouvaient au front. Ou encore, la façon dont les soldats allemands, annoncés comme des barbares dénués de tout scrupule par la presse hexagonale, a surpris (et séduit) en faisant montre d’une certaine courtoisie. L’Histoire a depuis mis en lumière les massacres et pillages dont cette armée d’occupation s’est rendue coupable à l’époque, sans qu’ils fussent alors relatés.
Parallèlement, deux conceptions se sont opposé au sein de l’Etat collaborateur. D’une part, un ordre moral prôné par une droite conservatrice et religieuse. D’autre part, un ordre viril exalté par la frange fasciste de Vichy, admiratrice du modèle allemand.
Ce qui ne les a pas empêchées de s’accorder sur d’autres points. Comme la dénonciaiton des "mauvais maîtres" en littérature. Des écrivains comme Proust, Gide et Cocteau étaient en effet pointés du doigt pour leur homosexualité, accusés d’être à l’origine de la corruption des moeurs responsable de la défaite de juin 1940. "Il n’existe que deux choses infinies, dit un jour Albert Einstein, l’univers et la bêtise humaine... mais pour l’univers, je n’ai pas de certitude absolue."

[gris]10 juillet 2008[/gris]

[gris]Albin Michel
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